Le tout nouveau recordman du monde du décathlon Kevin Mayer, avec 9.126 points, est revenu sur la construction de son exploit réalisé samedi et dimanche au Décastar de Talence, en Gironde.
L'abandon de Berlin, "un mal pour un bien". "Tout s'est enchaîné à la perfection, j'ai eu un staff énorme qui m'a encouragé de A à Z. C'était un plaisir total de faire ça à Talence devant le public français. Je disais peut-être sans trop d'assurance que Berlin (son abandon aux Championnats d'Europe après trois échecs à la longueur, ndlr) c'était un mal pour un bien", a reconnu Kevin Mayer. "Je crois que maintenant, je peux le dire assurément, faire le record du monde à Talence, c'est le plus beau des rêves que je viens d'accomplir", a-t-il ajouté.
"Je ne voulais pas craquer". C'est à la perche, à 5,25m, que Kevin Mayer a compris qu'il allait battre le record. "S'il avait fallu courir, j'aurais couru (entendre aller plus vite sur 1.500 m, ndlr). Tout ce qui comptait pour moi, c'était de finir avec un sprint et c'est ce que j'ai fait. Je ne voulais pas craquer, j'avais peur de la crampe", a expliqué le désormais recordman.
Le titre olympique, pour n'avoir "plus aucun regret". Désormais, le Francilien de 26 ans se projette sur d'autres records. "Je crois que mon point fort, c'est de réussir à enchaîner les épreuves dans un décathlon. Quand on met un Jérôme Simian (son préparateur physique) ou un Bertrand Valcin (son entraîneur) autour, ça me fait progresser chaque année. Chaque année, j'aurai de plus en plus de marge et j'espère que ce n'est pas le dernier record du monde que je fais, même si ça va être très difficile de le battre", a-t-il estimé, lucide. Le titre olympique fait aussi partie de ses prochains objectifs, afin de n'avoir "plus aucun regret", a déclaré celui qui a été médaillé d'argent au JO de Rio.