Real-Barça : mais pourquoi ce clasico a-t-il lieu le 23 décembre à 13 heures ?

"L'Asie est un marché très important pour le Barça", a reconnu le président du club catalan.
"L'Asie est un marché très important pour le Barça", a reconnu le président du club catalan. © GABRIEL BOUYS / AFP
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avec AFP , modifié à
Les deux géants du football espagnol s'affrontent samedi, lors de la 17ème journée de Liga. À une date et à un horaire particulièrement inhabituels.

Les chiffres font tourner la tête. 650 millions de téléspectateurs, répartis dans 185 pays différents, devraient suivre samedi le clasico tant attendu entre le Real Madrid et le FC Barcelone, comptant pour la 17ème journée de Liga. Pour être sûr de bénéficier d'une exposition maximale, et pour séduire les marchés asiatiques, les hostilités débuteront à 13 heures.

Fêtes de fin d'année. Pour ce quatrième clasico de la saison (un amical et deux matches de Supercoupe d'Espagne), ce qui choque d'abord, c'est la date. En effet, les rencontres programmées durant les fêtes de fin d'année étaient pour le moment l'apanage de la Premier League, en Angleterre, avec le fameux "Boxing Day", le 26 décembre. La NBA, outre-Atlantique, et le Top 14, en France, s'y sont mis également, avec des matches programmés les jours de réveillon ou de fête. À son tour, la Liga espagnole cède elle aussi à cet appel de l'exposition maximale, qui a conditionné aussi l'horaire du match.

Cap sur l'Orient. 13 heures, cet horaire précoce correspond à une volonté de s'adapter à l'Asie. Quand l'arbitra donnera le coup d'envoi de la rencontre au stade Santiago-Bernabeu de Madrid, il sera 21 heures à Tokyo, au Japon, 20 heures à Shanghai, en Chine, 19 heures à Djakarta, en Indonésie, et 17h30 à New Delhi, en Inde.

"Attirer de nouveaux supporters". "Nous souhaitons proposer à nos supporters en Asie l'opportunité de regarder le duel entre Real Madrid et Barcelone à un horaire adapté", a déjà expliqué à l'AFP Joris Evers, le directeur de la communication mondiale de la Liga. "Et bien sûr, nous voulons attirer de nouveaux supporters."

Des enjeux marketing. En terme de droits TV, la zone Asie-Océanie n'a rapporté au Championnat d'Espagne "que" 122 millions d'euros en 2016-2017, loin derrière l'Espagne (911 millions), l'Amérique (212 millions) et l'Europe communautaire (148 millions). En réalité, c'est surtout au niveau du marketing que les enjeux sont alléchants, pointe l'économiste barcelonais José Maria Gay de Liébana. "La Chine et d'autres pays émergents ont des classes moyennes qui ont de plus en plus de pouvoir d'achat. Et au travers du football, les marques peuvent les atteindre", analyse-t-il. Selon une étude du cabinet Nielsen, le clasico de décembre 2016 au Camp Nou (1-1) a ainsi généré quelque 36 millions d'euros d'exposition médiatique pour les différentes marques partenaires des deux clubs.

Concurrencer la Premier League. L'autre objectif est lié à la concurrence entre championnats : la Premier League anglaise écrase le marché des droits TV avec environ 3,3 milliards d'euros récoltés chaque saison, contre 1,6 milliard pour la Liga. Le risque pour l'Espagne est donc d'être distancée financièrement et de se faire dépouiller de ses meilleurs joueurs. D'où sa volonté de rivaliser à l'étranger avec notamment l'ouverture d'antennes locales, à Singapour, Pékin ou New York. C'est dans cette optique, d'ailleurs, que le premier Barça-Real de la saison, en amical, s'est déroulé fin juillet… aux États-Unis (3-2).

Un marché "très important pour le Barça". "L'Asie est un marché très important pour le Barça", a reconnu Josep Maria Bartomeu, président du club catalan, dont le principal partenaire est l'entreprise japonaise Rakuten… Il n'est pas le seul : l'Atlético de Madrid, Valence ou l'Espanyol Barcelone disposent chacun d'actionnaires asiatiques.