Rallye - WRC : des nouveaux bolides agressifs et survitaminés

© Photo Axel May/Europe 1
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Axel May , modifié à
La cuvée 2017 du championnat du monde WRC prévoit des surprises. Une nouvelle réglementation encourage en effet les constructeurs à donner un look agressif à leurs véhicules.

Comment attirer davantage de spectateurs et surtout de diffuseurs aux épreuves de rallye ? Pour répondre à cette question, la fédération internationale de l’automobile (FIA) a décidé de revoir sa réglementation et d’imposer plus de puissance. De 300 chevaux, les moteurs passent à 380 chevaux ! De l’avis des constructeurs, jamais des voitures typées WRC n’auront été aussi performantes. Tour d'horizon de ces changements, à un mois du coup d'envoi de la saison 2017 du championnat du monde de rallye. 

Un look plus agressif. Toujours dans un souci de rendre les courses plus télégéniques, la FIA a également décidé d’habiller les véhicules d’appendices aérodynamiques pour leur donner un look agressif. Car ces dernières années, ils avaient tendance à trop se ressembler d’une marque à l’autre. Les designers de Citroën s’en sont donc donnés à cœur joie. Devant le bolide couleur rouge, exposé dans un grand hôtel d’Abu Dhabi où a eu lieu la présentation de la C3 WRC mercredi 21 décembre, Yves Matton, directeur de l’équipe, explique : "Le but recherché avec la nouvelle réglementation est atteint. C’est une voiture qui attire le regard et la curiosité. […]  Ce qui marque le plus ? Cette agressivité pour se déplacer d’un virage à l’autre, on a l’impression que c’est un félin qui se déplace sur la route."

L’unique (et prometteur) pilote français chez Citroën l’an prochain, Stéphane Lefebvre, renchérit : "On a mis beaucoup d’aérodynamisme sur la voiture, de gros ailerons et des roues impressionnantes pour avoir une meilleure tenue de route. Je vis vraiment un rêve". Son copilote Gabin Moreau constate qu’avec le surplus de puissance, "la route défile plus vite. Il faut épurer au maximum le système de notes pour avoir le temps de sortir les informations essentielles. Il faut beaucoup plus anticiper aussi dans l’annonce des virages." 

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Des ailerons trop fragiles ? Chez Hyundai Motorsport, premier constructeur à avoir présenté sa voiture 2017, le patron Michel Nandan s’interroge sur la résistance aux chocs des appendices aérodynamiques rajoutés sur la i20. Le responsable de l’équipe sud-coréenne prévient avec malice : "Parfois, on ne peut pas garder toutes les pièces sur la voiture (rires). Il faut qu’elles soient bien sûr conçues pour tenir le plus possible sur la voiture, mais surtout que si on commence à perdre des éléments, il ne faut pas que ça rende la voiture incontrôlable". Le Belge Thierry Neuville, vice-champion du monde sortant et qui espère réussir le doublé pilote-constructeur avec Hyundai, assure que plus de vitesse n’est pas synonyme de davantage de dangers : "En plus, on a des portes beaucoup plus larges avec plus d’épaisseur de mousse pour la sécurité".

Chez Toyota, de retour en WRC après 17 ans d’absence, comme chez M-Sport, l’écurie britannique privée qui fait courir des Ford Fiesta et que vient de rejoindre le quadruple vainqueur du championnat Sébastien Ogier, les voitures 2017 affichent, elles aussi, une allure agressive assumée. Joint au téléphone depuis la Belgique où il réside, Christian Loriaux, directeur technique chez M-Sport, s’enthousiasme : "Chaque fois qu’il y a un gros changement de réglementation, il y a un grand bouleversement, parce qu’il y a toujours une équipe qui exploite la réglementation un peu mieux et après cela tout le monde copie, tout le monde tend à regarder ce qui va bien chez les autres. Cette nouvelle réglementation va changer la donne et il faudra voir ce qui va se passer au Monte-Carlo." Une certitude, après quatre ans de domination de Volkswagen, le championnat 2017 s’annonce très ouvert et très… télégénique.