PSG : la formation, entre ombre et lumière

Le jeune Adrien Rabiot, 21 ans, est l'une des principales figures de la formation parisienne.
Le jeune Adrien Rabiot, 21 ans, est l'une des principales figures de la formation parisienne. © AFP
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Julien Froment , modifié à
RELÈVE ? – Les jeunes Parisiens affrontent leurs homologues de Chelsea en finale de la Youth League, lundi.

Le Paris Saint-Germain ne pouvait pas rêver meilleur publicité pour sa formation. Les "titis" du PSG (surnom que l’on donne au jeunes joueurs parisiens, ndlr) se sont qualifiés pour la finale de la Youth League, l’équivalent de Ligue des champions pour les moins de 19 ans. Les joueurs de François Rodrigues ont aisément battu le Real Madrid de Luca Zidane en demi-finales (3-1), et ils affrontent lundi le tenant du titre, les Anglais de Chelsea. Qualification qui a réjoui le milieu de terrain Blaise Matuidi, au micro d'Europe 1 : "On les a regardés contre Madrid et ils ont vraiment fait une belle prestation […] C’est l’avenir, il y a vraiment de très bons joueurs." "L'avenir", vraiment ?

>> La victoire parisienne face au Real :

Rabiot, vitrine de la formation parisienne. Une réussite collective qui rappelle que d’autres produits de la formation parisienne émergent au sein du groupe professionnel. La partie la plus visible de l’iceberg est bien évidemment Adrien Rabiot. A 21 ans, il a forcé son destin, bien aidé par sa mère et agent, l'intransigeante Véronique Rabiot. Il enchaîne désormais les matches avec Paris et profite pleinement de l’absence sur blessure de Marco Verratti, en devenant une des solutions préférentielles de Blanc dans l’entrejeu. Pour preuve, Rabiot a déjà disputé 37 matches toutes compétitions confondues. C’est plus que l’an passé (33) et le chiffre pourrait encore augmenter d’ici la fin mai.

Il n’est pas le seul à grappiller du temps de jeu parmi les jeunes cette saison. D’autres pointent le bout de leur nez. Jean-Kevin Augustin (18 ans, 15 matches), Hervin Ongenda (20 ans, 6 matches), le juvénile Christopher Nkunku (18 ans, 4 matches) ou encore Presnel Kimpembe (20 ans, 9 matches) ont eux aussi goûté aux joies de la Ligue 1.

Ce dernier, titulaire deux matches de suite en Ligue 1, a d’ailleurs eu le droit aux louanges de Laurent Blanc, en conférence de presse : "Il est très bon et il défend très bien, ce qui n'est pas forcément le cas pour tous les défenseurs. Il relance de mieux en mieux. Il faut qu’il prenne un peu plus de bouteille, qu’il améliore son jeu de tête, mais c’est une garantie intéressante pour moi. En plus, c’est un garçon qui est exemplaire. Bravo à lui."

… Coman, Dembélé et bientôt Ikoné, la fuite des talents. Laurent Blanc affirme lui-même au micro Europe 1 qu’il "y a de bons jeunes" au sein du centre de formation parisien et que les "faire monter avec le groupe professionnel les fait progresser plus vite". Mais il rajoute dans la foulée : "Le problème à Paris, c’est qu’ils doivent être très, très, très, très, très forts car il y a une exigence de qualité, de compétence en équipe première qui est très élevée."

Tellement élevé que le PSG voit partir certains de ses grands talents, faute de pouvoir leur proposer du temps de jeu. C’est le cas de Kingsley Coman. Le jeune ailier, qui fait le bonheur du Bayern Munich et de l’équipe de France, n’a pas eu sa chance à Paris comme il le souhaitait. "C’est dommageable quand on voit sa réussite, les dirigeants doivent se dire 'Merde, où on a déconné'", se désole un acteur très au fait de la formation parisienne, contacté par Europe 1.

Coman n’est pas le seul dans ce cas. Son prometteur compère d’attaque Moussa Dembélé, lui, est parti à Fulham, en Championship (2e division anglaise, ndlr). Et selon le quotidien L’Equipe, Jonathan Ikoné pourrait également quitter Paris, direction… la Juventus Turin, décidément très friande des jeunes pépites parisiennes. Une situation délicate pour Paris, qui doit maintenir un haut niveau à la fois en France et en Europe, tout en essayant de faire de la place à des jeunes de plus en plus impatients et, surtout, conscients que leur potentiel pourrait intéresser d’autres formations.

Le prêt, planche de salut pour Paris ? Pour éviter cette "fuite des crampons", Paris a fait passer professionnel plusieurs de ses jeunes talents, c’est le cas notamment de Kimpembe, de Nkunku ou du latéral Alec Georgen, qui vient de rejoindre l’écurie de Mino Raiola, l’agent de Zlatan Ibrahimovic. Dès lors, le bonheur pourrait être dans le prêt. Alphonse Aréola en est le parfait exemple. Avec déjà trois prêts au compteur (Lens, Bastia et Villarreal, en Espagne), l’international Espoirs va revenir l’an prochain à Paris avec l’idée de concurrencer l’actuel titulaire, Kevin Trapp.

Cette formule n'est pas forcément gage de succès. Hervin Ongenda n’a, par exemple, pas su faire fructifier son prêt à Bastia l’an passé. Au PSG de trouver le juste équilibre pour qu'il puisse (enfin) voir éclore ses jeunes pousses prometteuses sous ses couleurs.