Pour Vladimir Poutine, Sepp Blatter mérite un prix Nobel

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Le président russe a défendu le numéro 1 de la FIFA, qui a démissionné de son poste début juin.

Malgré l’accumulation des scandales à la FIFA, Sepp Blatter conserve d’indéfectibles soutiens. Vladimir Poutine a défendu avec vigueur le patron de l’instance dirigeante du foot mondial, démissionnaire au début du mois de juin. Le président russe a même estimé que le Suisse mérite un prix Nobel, lors d’une interview accordée lundi à la chaîne de télévision suisse RTS. "Je pense que les gens comme M. Blatter ou les grands dirigeants de fédérations sportives internationales ou de comités olympiques méritent une reconnaissance particulière. Si des gens méritent le prix Nobel, ce sont ces gens-là. Ils renforcent la collaboration entre pays et apportent une contribution humanitaire aux relations entre peuples et États", a déclaré Vladimir Poutine, fervent partisan de Sepp Blatter. La Russie avait obtenu l'organisation du Mondial 2018, sur son sol, lors du mandat du Suisse.

"Je ne crois pas un mot sur la corruption" de Sepp Blatter. Le président russe est également monté au créneau pour laver de tout soupçon le futur ex-patron de la FIFA. "Nous savons tous la situation qui s'est créée autour de M. Blatter en ce moment. Je ne veux pas rentrer dans les détails, mais je ne crois pas un mot sur la corruption en ce qui le concerne personnellement", a assuré Vladimir Poutine. Le Suisse est visé personnellement par une enquête du FBI dans le cadre du scandale de corruption qui secoue la FIFA depuis la mi-mai.

Un tacle appuyé aux États-Unis. Vladimir Poutine a également profité de cet entretien pour tacler les États-Unis. Le président russe accuse Washington d’avoir agi pour ses propres intérêts. Sept hauts fonctionnaires de la FIFA ont été interpellés en mai dernier à Zurich, et placés en détention, à la demande des autorités américaines, qui ont ouvert une procédure judiciaire contre eux, les soupçonnant de corruption. Les Coupes du Monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar sont notamment dans le viseur des enquêteurs du FBI.

Guerre froide et ballon rond. "Les États-Unis, je crois savoir, étaient candidats pour accueillir la Coupe du Monde en 2022. Leurs plus proches alliés en Europe, la Grande-Bretagne, étaient candidats pour 2018. Et cette lutte contre la corruption telle qu'elle est conduite m'amène à me demander si ce n'est pas une continuité de la lutte pour le championnat de 2018 et de 2022", a-t-il lancé. "En aucun cas, un pays, grand ou petit, ne peut se déplacer dans le monde et attraper qui bon lui semble et le ramener dans ses prisons", a ajouté Vladimir Poutine. Le scandale à la FIFA n’a donc pas fini d’empoisonner les relations entre les États-Unis et la Russie.