Pierre-Ambroise Bosse : "J'avais le totem d'immunité de Koh-Lanta avant ma finale !"

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"Je n'en reviens toujours pas", a confié Pierre-Ambroise Bosse sur Europe 1 au lendemain de sa victoire sur 800 m. © Jewel SAMAD / AFP
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G.D. , modifié à
Champion du monde du 800 m à Londres mardi soir, Pierre-Ambroise Bosse a révélé le secret qui lui a permis de s'imposer.
INTERVIEW

Pierre-Ambroise Bosse est entré dans l'histoire de l'athlétisme français, mercredi soir, en devenant champion du monde du 800 m à Londres. Ce titre, il n'en a "jamais rêvé", assure-t-il au micro d'Europe 1, même s'il avoue y avoir "pensé quelque fois". "Ça m'est arrivé d'avoir des pensées évasives comme ça où je me disais : 'Pourquoi pas moi ?' C'est un petit peu ce qu'il s'est passé dans les derniers moments (de la course, ndlr) d'ailleurs. Je les avais déjà tous battus donc je me suis dit : 'Pourquoi ne pas tous les battre dans la même course ?'", raconte le médaillé d'or français.

Un échange avec Denis Brogniart sur Twitter. Mais le secret de sa victoire pourrait résider dans un échange qu'il a eu sur Twitter avant sa finale avec Denis Brogniart, le présentateur de Koh-Lanta. "Il m'avait envoyé un message d'encouragement avant ma course. Je lui ai répondu : 'Denis, on n'est pas à Koh-Lanta ici ! Le totem d'immunité, ça ne marche pas comme ça ici.' Et avant ma finale il m'a dit : 'Justement, je te file ce totem, il ne peut rien t'arriver !' J'avais le totem d'immunité avant ma finale ! Quand je parlais de tour de magie, en fait, ça n'avait rien à voir", confie le Français.

Ce totem d'immunité s'est donc montré particulièrement efficace pour celui que l'on surnomme "PAB". Et malgré son exploit, il n'a "pas fait de grande fête" mais a préféré s'entourer de ses proches pour débriefer "sur le présent et un petit peu sur ce qui allait se passer". "C'est plutôt la lucidité qui a pris le pas, plus que la folie. C'est bizarre, je parais presque vieux en parlant. Je m'emmerde tout seul !", s'exclame-t-il du haut de ses 25 ans.

Son moment d'évasion, il se l'est offert dès son passage de la ligne d'arrivée en s'étalant sur la piste. "À ce moment, il n'y avait pas du tout de grâce. J'étais dans un autre monde. Je suis parti dans un monde parallèle et je n'étais plus moi-même. C'est peut-être ça la vraie grâce, c'est le moment où on s'évade réellement, sans drogue. Je passe des messages au passage, c'est beau !", plaisante-t-il.

"Je n'en reviens toujours pas." Malgré cette réaction spontanée, Pierre-Ambroise Bosse a encore du mal à réaliser la portée de sa performance : "Il y a des gens pour vous faire réaliser ça. Quand il y a un tas de journalistes et des gens qui viennent prendre des photos avec vous, c'est qu'il s'est forcément passé quelque chose. Soit vous avez fait une grosse bêtise et vous allez vous retrouver devant la justice, soit vous avez réalisé un exploit sportif, soit vous êtes un héros de guerre. Vous choisissez un des trois et moi, j'ai choisi la carte du sportif de haut niveau qui vient de devenir champion du monde. Et je n'en reviens toujours pas."

Et désormais, il faut penser à l'avenir. "J'ai sûrement un brin de gloire qui m'attend. Après, ce n'est que du sport, on ne sauve pas des vies. C'est un moment de gloire qui va rester dans l'athlétisme français, ça c'est clair. Mais pour moi, je n'ai pas changé parce que j'ai été champion du monde. Ça va être dur de conserver ce titre. (…) Là, je viens de passer un 'step' au-dessus mais le plus dur m'attend." Rendez-vous maintenant à Doha en 2019 pour tenter de rééditer l'exploit…