Gilbert VS les indépendantistes flamands

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avec AFP , modifié à
CYCLISME - Le champion belge a clairement pris partie contre le parti indépendantiste N-VA.

Philippe Gilbert envoie du gros. Et pas seulement dans le final des courses d'un jour. Interrogé par le magazine néerlandophone Humo, le champion du monde de cyclisme sur route, né à Verviers, en Wallonie, région francophone du sud de la Belgique, s'en prend avec virulence au parti indépendantiste flamand N-VA et ce, trois semaines avant la course de l'année en Belgique, le Tour des Flandres.

"Comme en France avec le Front National, il y a des extrémistes partout, même en Wallonie", affirme le coureur de l'équipe BMC. "Les gens ne croient plus en la politique et votent pour de tels partis (comme le N-VA). C'est un choix négatif." Le champion de Belgique 2011 estime également que "ces électeurs ne savent même pas ce qu'il y a dans le programme".

"Ces drapeaux n'ont rien à faire dans la course"

Mais Gilbert va plus loin et s'étonne de la présence massive de drapeaux flamands le long des routes. "Ces drapeaux n'ont rien à faire dans la course. Aux Mondiaux de Valkenburg (remportés par Gilbert en octobre aux Pays-Bas, ndlr, photo ci-dessous), il aurait été plus normal de déployer des drapeaux du pays et non d'une région."

Gilbert à Valkenburg (930x465)

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Ces drapeaux, qui diffèrent du symbole officiel de la Flandre (qui comporte quelques touches de rouge, la troisième couleur du drapeau belge), sont régulièrement agités, des zones pavées de Paris-Roubaix aux arrivées du Tour de France, par des membres de l'association Vlaanderen Vlagt Verder ("La Flandre continue d'afficher son drapeau"), qui réclament l'indépendance de leur région.

Le parti N-VA, dirigé par Bart De Wever, qui a remporté en octobre la mairie d'Anvers, dans le nord du pays, n'a pas souhaité réagir. Le président de Vlaanderen Vlagt Verder a lui qualifié les propos de Gilbert "d'irrespectueux". L'ancien coureur d'Omega Pharma-Lotto n'est pas le premier sportif belge à s'en prendre aux nationalistes et à la N-VA. En octobre, le capitaine de l'équipe nationale de foot, Vincent Kompany, avait milité via son compte Twitter pour le maintien de l'unité d'un pays où les tensions entre francophones et néerlandophones restent latentes.