Ne chatouillez pas "Le Bûcheron"

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Figure du TOP 14 sous le maillot de Clermont depuis une décennie, Jamie Cudmore sera jeudi, à Milton Keynes (21h heures), avec le Canada l’adversaire des Bleus de Saint-André en Coupe du monde. Et les Tricolores ne connaissent que trop bien l’animal pour savoir devoir s'en méfier…

Et de quatre ! Jamie Cudmore dispute outre-Manche sa quatrième Coupe du monde après ses participations en 2003, 2007 et 2011. Une longévité remarquable pour le colosse canadien, dont on sait pourtant depuis dix ans qu’il ferraille avec Clermont à quel point il n’est pas le genre à se ménager sur un terrain. Alors, Jamie, c’est quoi le secret ?

"C’est difficile de dire précisément pourquoi je joue encore au plus haut niveau. Evidemment, l’alimentation est importante, mais il faut également un peu de chance car les blessures peuvent stopper net votre carrière, explique le deuxième ligne. J’ai eu beaucoup de chance de ne pas avoir subi de blessures graves, notamment aux genoux, aux chevilles et aux épaules. La longévité, c’est une combinaison entre faire attention à son hygiène de vie et le facteur chance."

Affûté comme jamais

Pourtant, Cudmore a bien cru devoir renoncer à ce nouveau Mondial avec ses chers Canucks. La faute à une série de commotions cérébrales à répétition, qui l’avaient laissé sur le flanc en fin de saison dernière. Suffisamment inquiétant pour qu’il craigne devoir mettre un terme à sa carrière. "J’ai été vraiment inquiet avec cette histoire. Quand il s’agit de la tête, on ne peut pas prendre de risques inconsidérés, et c’est vraiment quelque chose d’effrayant. Quand on pense que c'est bon et qu'on vous dit que ce n’est pas le cas, c’est vraiment inquiétant."

" Je n’ai pas trop eu de contacts avec lui, j’ai coupé le téléphone. Il ne faut pas, ça va se brancher sinon. Ça fait un an qu’il a coché ce match de toute manière ! "

Sa vieille carcasse ne l’a pas lâché et c’est en capitaine que Cudmore a lancé sa Coupe du monde. Pour un bilan de deux défaites, la première logique face à l’Irlande (50-7) et la deuxième frustrante face à l’Italie (23-18). Sur le plan de la discipline, « Le Bûcheron » a écopé d’un carton jaune lourd de conséquence face au XV du Trèfle. On ne se refait pas… Même s’il s’agissait d’une sanction pour faute technique.

Il n’empêche : les Bleus, à l’heure de recroiser Cudmore, ne savent que trop bien à quoi s’attendre pour risquer de le provoquer… Son coéquipier à Clermont, Vincent Debaty, connaît trop bien l’animal : "Je n’ai pas trop eu de contacts avec lui, j’ai coupé le téléphone. Il ne faut pas, ça va se brancher sinon. Ça fait un an qu’il a coché ce match de toute manière ! Si on se croise, on sait qu’on aura droit à un gros plaquage l’un ou l’autre", annonce le pilier, qui débutera sur le banc des remplaçants.

Adversaire de Cudmore en Top 14, Eddy Ben Arous a appris à se méfier des « chatouilles » du Canadien : "Quand il arrive dans l’angle mort et qu’il te prend dans les côtes oui, il peut faire peur. Après, tu n’as pas trop envie d’y retourner", certifie le Racingman. Surtout quand le chouchou de Marcel-Michelin se présente aussi préparé physiquement : "J’ai vu quelques photos sur Internet, il a l’air très affûté !, prévient Wesley Fofana. C’est un leader de combat, jeudi il sera un peu à la pointe dans ce secteur. C’est un des premiers à montrer la voie, autant sur les phases d’affrontement pour que pour mettre les siens sur l’avancée. Si tous les Canadiens sont à son image, il faudra se méfier", annonce cet autre familier du phénomène, tout aussi prudent à l'heure d'envisager ces retrouvailles : "Je ne vais pas lui envoyer de texto cette semaine, je le laisse tranquille. Il ne faut quand même pas trop le chercher !"

Europe 1 avec Sports.fr