Les cyclistes français vivent plus longtemps

  • Copié
avec AFP

Les cyclistes français du Tour de France vivent en moyenne 6 ans de plus que le commun des mortels du pays, malgré les affaires de dopage et les décès dramatiquement prématurés de Tom Simpson, Marco Pantani ou Laurent Fignon, affirment des chercheurs français. Ces surprenants résultats sont issus d'une étude de longévité présentée mardi au congrès de la Société européenne de cardiologie qui se tient à Amsterdam jusqu'à mercredi, portant sur tous les (786) cyclistes français engagés dans le Tour depuis sa reprise en 1947 après la fin de la dernière guerre mondiale.

Sur la période étudiée (1947-2012) "la mortalité (toutes causes) de ces sportifs de haut niveau est de 41% plus faible que celle des autres hommes vivant en France", dit le Pr Jean-François Toussaint de l'IRMES (Institut de recherche médicale sur le sport) qui a réalisé l'étude avec Eloi Marijon (Inserm) et Grégoire Rey (Inserm-CépiDC). "On s'est également penchés sur le dopage au cours du temps et là aussi, il n'y a aucune différence de mortalité", ajoute-t-il, "même si pour la période la plus récente, au début des années 90, celle de l'entrée massive de l'EPO et de l'hormone de croissance, qui a débouché sur l'affaire Festina et les aveux de Lance Armstrong, il n'y a pas assez de recul sur le long terme". "Pour l'instant, il n'y a pas d'impact mesurable" sur la dernière génération d'athlètes, "d'où la nécessité de poursuivre de l'étude".

Quelque 208 cyclistes (26% du total) étaient décédés au 1er septembre 2012, dont près des deux tiers de cause cancéreuse ou cardiovasculaire, notent les chercheurs, précisant que la totalité des causes de mortalité est accessible depuis 1968. Les mortalité spécifiques, par cancer (inférieure de 44%), de cause respiratoire (inférieure de 72%) ou cardio-vasculaire (inférieure de 33%) sont également réduites. Au total, la durée de vie de ces cyclistes est en moyenne de 6,3 ans de plus que celle de la population générale masculine.

Des explications sont à rechercher du côté des prédispositions en particulier génétiques, des relations désormais bien établies entre performance physique et durée de vie, des avantages sociétaux que les coureurs ont pu retirer par la suite ainsi que des modes de vie sains qu'ils ont pu maintenir après leur carrière. Ainsi, nombre d'entre eux poursuivent une pratique sportive longtemps après leur activité professionnelle et très peu fument.