Vers des suspensions de quatre ans

L'arsenal de la lutte antidopage devrait être étendu à l'horizon 2015.
L'arsenal de la lutte antidopage devrait être étendu à l'horizon 2015. © REUTERS
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avec agences , modifié à
ANTIDOPAGE - L'agence mondiale antidopage (AMA) entend durcir les sanctions contre les tricheurs.

Dans la foulée de la chute de Lance Armstrong, l'agence mondiale antidopage (AMA) entend durcir son arsenal contre les sportifs pris pour dopage. Réunie ce week-end à Montréal pour son comité exécutif, l'AMA devrait très bientôt valider le principe d'une peine doublée pour les fautifs. Pour le moment , la suspension est de deux ans avec suspension à vie en cas de récidive. A partir de 2015, elle devrait l'être de quatre ans pour les cas d'utilisation de stéroïdes anabolisants, d'hormone de croissance, d'agents masquants et de trafic de produits dopants.

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"Il est clair qu'il y a un fort désir dans le monde du sport, de la part des gouvernements et au sein de la communauté antidopage, de renforcer les articles relatifs aux sanctions dans le code", a déclaré le président de l'Ama, l'Australien John Fahey (photo). "C'est fait dans cette seconde mouture (du code mondial antidopage, actuellement en révision ndlr), qui double la longueur de la suspension pour les infractions graves et accroît la possibilité pour les organisations antidopage d'imposer des interdictions à vie." En revanche, la règle du comité international olympique (CIO), introduite en 2008, interdisant aux athlètes de participer aux JO en cas de suspension pour six mois ou plus, ne devrait pas être retenue. "La logique est que si davantage de sanctions à quatre ans sont prononcées, alors, il n'y en aura pas besoin parce que les sportifs ne participeront pas aux Jeux olympiques suivants", a expliqué un porte-parole de l'AMA.

Des "pouvoirs d'investigation" accrus

La version provisoire du prochain code entend aller encore plus loin dans les moyens mis à la disposition de l'AMA. Il accorde ainsi la possibilité à l'agence de mener elle-même davantage de contrôles antidopage, et lui confère de nouveaux pouvoirs d'investigation.

"Ce qui veut dire que quand une organisation sportive, une agence antidopage a des informations et n'en fait rien, et nous en avons eu beaucoup d'exemples par le passé, l'AMA peut s'en mêler avec des pouvoirs d'investigation", a souligné John Fahey. Le président de l'AMA faisait plus ou moins directement allusion à la Fédération kényane d'athlétisme et au comité olympique kényan. Un athlète kényan récemment contrôlé positif a en effet expliqué que des produits dopants circulaient dans les centres d'entraînement.

Le projet de code à nouveau remanié sera présenté en mars 2013 au Conseil de fondation, instance décisionnelle suprême de l'AMA. Un texte définitif sera ensuite préparé pour être entériné à la conférence mondiale antidopage qui se tiendra à Johannesburg, en novembre 2013.