US Open : Federer, le grand couac

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STATS EXPRESS - Le Suisse est une nouvelle fois passé à côté de son match, lundi, contre Robredo.

Après un été pourri, le quart de finale, certes perdu, face à Rafael Nadal à Cincinnati laissait augurer de belles choses pour Roger Federer. Son parcours jusqu'en huitièmes de finale à l'US Open, presque sans faute, promettait même des retrouvailles savoureuses contre le Majorquin en quarts de finale. Las ! Le Suisse s'est incliné lundi contre l'Espagnol Tommy Robredo en 2h24' et trois sets (7-6[3], 6-3, 6-4). C'est sec, net et sans bavure. "C'est juste nul", a concédé un Federer qui a totalement déjoué, commettant 43 fautes directes contre 26 à son adversaire.

Quand il dominait le tennis mondial, Federer était connu pour être solide sur les points importants. Lundi, ce fut tout le contraire. Sur les 16 balles de break qu'il s'est procurées, il n'en a converti que deux. "Sans rien enlever à Tommy, je me suis en quelque sorte auto-détruit", a admis "Fed". "Il a bien réussi à laisser la balle en jeu mais j'ai manqué trop d'occasions, je n'étais pas dans le rythme. C'était une prestation frustrante." Frustrantes, comme ces cinq occasions de faire le break dans le quatrième jeu du troisième set, la plupart envolées sur des fautes grossières. "La différence, c'est que j'ai gagné mes balles de break, et pas lui", a relevé Robredo. L'Espagnol, à peine moins âgé que le Suisse - 31 ans contre 32 -, en a converti 4 sur 7.

Avant ce huitième de finale, une statistique pouvait donner de l'espoir aux supporters de Roger Federer. En dix confrontations, de Sydney 2002 à l'Open d'Australie 2011, le Suisse n'avait jamais perdu contre Robredo. Mieux, il n'avait même laissé échapper que trois sets. Soit autant que lundi. "Normalement, j'avais ce match dans la raquette", a reconnu Federer en conférence de presse. "Alors, c'est plus décevant de perdre comme ça que contre Stakhovsky." Serhiy Stakhovsky, c'est ce joueur ukrainien, classé 116e mondial, qui avait sorti Federer au deuxième tour de Wimbledon, annonçant dès le mois de juin des jours sombres pour l'homme aux 17 titres du Grand Chelem...

Après avoir atteint les quarts de finale en Grand Chelem 36 fois d'affilée, Federer a concédé lundi sa deuxième défaite de rang avant ce stade de la compétition. Battu en demies à l'Open d'Australie (par Andy Murray) et en quarts à Roland-Garros (par Jo-Wilfried Tsonga), Federer ne disputera donc aucune finale de Majeur cette année, une première depuis 2002. "L'Australie, ça s'est bien passé, je me suis bien battu", a expliqué Federer. A Roland-Garros, c'était pas mal mais ce n'était pas ça contre "Jo" (Tsonga, en quarts de finale). Là, j'ai senti que mon jeu n'était pas au niveau où je voulais qu'il soit. Stakhovsky a vraiment fait un très bon match contre moi à Wimbledon. Depuis, j'ai eu trois mois difficiles." Vainqueur à cinq reprises entre 2004 et 2008 à New York, Federer connaît un long "déclassement" : finaliste en 2009, demi-finaliste en 2010 et 2011, quart de finaliste en 2012, il doit donc se contenter d'un huitième de finale cette année.

Federer a perdu lundi sur le court Louis-Armstrong, sur lequel il n'avait plus joué depuis 2006. Habitué au court Arthur-Ashe, le plus grand à Flushing Meadows (23.000 places), voire aux sessions de nuit, Federer a dû cette fois évolué sur un court plus petit (10.200 places) en raison d'un programme chamboulé par la pluie. Mais le Suisse n'a pas cherché à faire de ce déménagement une excuse à sa nette défaite. "J'étais même content car je pensais que je pourrais profiter de l'appui du public mais je n'ai pas montré le jeu qu'il fallait pour que ça se produise", a considéré Federer, fataliste.

Ironie du classement ATP, Federer va passer lundi de la 7e à la 6e place mondiale. Le Suisse profite en effet de l'élimination précoce de Juan Martin del Potro, sorti au deuxième tour par Lleyton Hewitt cette année après avoir été quart de finaliste l'an dernier. Mais cette progression au classement ne garantit pas encore à Federer une présence au Masters. Il reste encore deux grands tournois au Suisse (Shanghai et Paris) pour éviter de se faire sortir du Top 8. Ce qui conclurait d'une bien triste façon une annus horribilis pour le Suisse, dont tout le monde attend désormais un (dernier ?) coup d'éclat.