Un Voeckler éclatant

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EN UN CLIC - Le Français a remporté mercredi la 10e étape du Tour, à Bellegarde-sur-Valserine.
Voeckler 11.07

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En solo et en costaud. Thomas Voeckler avait mal à un genou avant le départ du Tour. Mercredi, sur les routes de la 10e étape, entre Mâcon et Bellegarde-sur-Valserine, ses adversaires ont eu mal à la tête. Conscients qu'ils avaient affaire à un coureur revanchard, des pointures comme l'Espagnol Luis Leon Sanchez (Rabobank) ou l'Italien Michele Scarponi (Lampre-ISD) lui ont constamment collé aux basques. Le Belge Dries Devenyns (Omega Pharma-Quick Step) ou l'Allemand Jens Voigt (Radioshack) ont failli en profiter, mais c'est finalement Voeckler, revenu du Diable vauvert, qui a doublé tout le monde peu après la flamme rouge et malgré la fatigue. Il s'agit de sa deuxième victoire sur le Tour de France, après son succès à Perpignan, le 8 juillet 2009.

Voeckler s'impose à Bellegarde-sur-Valserine :

L'esprit de revanche. Une fois la ligne d'arrivée franchie, Voeckler n'avait rien oublié. Ni son mal de genou, qui a failli le priver du Tour, ni les accusations portées contre son équipe, à deux jours du départ. Revanche sur le sort, donc, mais aussi sur les critiques. "J'ai vécu une souffrance extrême, j'avais mal au genou, on nous a craché dessus avant même le début du Tour", a-t-il rappelé sur France Télévisions. "Et aujourd'hui, c'est la meilleure réponse, sur le terrain." Sur le terrain, il a eu la confirmation que sa place de quatrième sur le Tour l'an dernier avait changé son statut. "J'ai l'impression qu'ils me regardaient dans l'échappée, que j'étais l'homme à abattre." Avec désormais 34 succès à son palmarès, Voeckler, 33 ans, reste un sacré gagneur.

"Une souffrance horrible", reconnaît Voeckler :

Un vaste groupe de 25. L'échappée du jour était une échappée-fleuve, une rareté sur le Tour. En dehors de Voeckler, elle comprenait 24 autres coureurs : quelques noms du peloton, comme Scarponi ou l'Austalien Simon Gerrans (Orica-GREENEDGE), des vieux guerriers, à l'instar de Voigt ou Yaroslav Popovych (Radioshack), des sprinteurs, dont le maillot vert en personne, le Slovaque Peter Sagan (Liquigas), et cinq Français (Casar, Péraud, Voeckler, Jeandesboz et Ladagnous). Ce groupe a explosé dans les premières pentes du Col du Grand Colombier. Sanchez s'est isolé un temps en tête avant d'être rejoint par le trio Voeckler-Scarponi-Devenyns. L'explication finale a eu lieu à cinq, Voigt ayant réussi à opérer la jonction à huit kilomètres de l'arrivée.

Voeckler dans le Colombier (930x620)

© Voeckler avec Scarponi, Sanchez et Devenyns (de g. à d.)

Voeckler à pois rouges

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En blanc à pois rouges. Voeckler aime se faire remarquer. Maillot jaune pendant douze jours sur le Tour de France 2011, le coureur de l'équipe Europcar portera jeudi, lors de la grande étape alpestre, le maillot blanc à pois rouges de leader du classement de la montagne. Il est en effet passé en tête du premier col hors catégorie de cette Grande Boucle 2012, le Col du Grand Colombier, marquant 25 points. "Je ne vais pas le laisser filer (le maillot)", a-t-il déjà promis, alors qu'il y a deux cols hors catégorie et un 1re catégorie au programme de la 11e étape, jeudi.

Un Grand Colombier "escamoté". Les grands leaders n'ont pas lancé la grande bagarre dans le Col du Grand Colombier, la première grande difficulté du Tour (17,4 km à 7,1%). Les Sky, avec Edvald Boasson Hagen, Richie Porte et Christopher Froome, ont assuré le train et personne n'a été capable de les contrarier. A peine le Belge Jürgen van den Broeck a-t-il tenté trois petites accélérations, dont une dernière qui lui a permis de passer seul en tête au sommet du col. Les adversaires de Wiggins n'ont visiblement pas les moyens de contrarier les plans du Britannique. En tout cas, pas dans les montées.

Nibali fait la descente. Le cyclisme pas un sport tactique ? Le cyclisme pas un sport d'équipe ? Le team Liquigas a prouvé le contraire et donné une petite leçon aux néophytes, mercredi. Vincenzo Nibali, vainqueur du Tour d'Espagne en 2010 et troisième du classement général, l'avait même annoncé. Il allait profiter de la longue descente du Col du Grand Colombier pour attaquer et mettre la pression sur Bradley Wiggins et ses équipiers. Dès les sommet franchi, Nibali a fait la descente à tombeau ouvert. Sagan, parti dans l'échappée du jour, lui a alors servi de relais dans la vallée, jusqu'au pied du col de Richemond. A bout de souffle, Sagan n'a pas pu aller plus loin et Nibali a finalement été repris par le train Sky. Bien tenté, quand même.