L'Italie et Rome dans la course aux JO 2024

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avec AFP , modifié à
OFFICIEL - Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a rendu publique la candidature de Rome aux JO 2024.

Cette fois, c'est parti. La course à l'organisation des Jeux olympiques d'été 2024 a connu un brusque coup d'accélérateur, lundi, avec l'officialisation d'une candidature italienne, avec "Rome au centre du projet", selon les termes du Premier ministre italien, Matteo Renzi.

Autour de la "Ville Éternelle", "toutes les villes, Florence, Naples ou la Sardaigne, peuvent être impliquées, le Coni (comité olympique italien) décidera", a ajouté Renzi. Cette annonce intervient une semaine après l'assouplissement par le Comité international olympique (CIO) des règles d'accueil des Jeux olympiques. Ces règles de l'Agenda 2020, plébiscitées le 8 décembre lors de la 127e session du CIO, permettent de recevoir les épreuves dans des sites éclatés dans un même pays.

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Matteo Renzi devant le Coni (640x1280)

Malgré la crise et les affaires. Cette candidature italienne a de quoi surprendre alors que le pays traverse actuellement une grave crise budgétaire et que son endettement dépasse déjà les 130 % de son Produit intérieur brut (PIB). Deux ans et demi plus tôt, le gouvernement de Mario Monti avait d'ailleurs préféré renoncer à une candidature  pour les JO de 2020 (attribués à Tokyo), arguant qu'elle ne "serait pas raisonnable". Le leader du parti de droite dure de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, a relevé pour sa part que l'Italie payait encore les dettes contractées pour les Mondiaux de natation à Rome... il y a cinq ans.  Outre les incertitudes financières du pays, la "Ville Éternelle" est également confrontée au scandale "Mafia Capitale". Une enquête policière sur ce réseau fait trembler la classe politique et révèle pour la première fois l'existence d'un système de type mafieux à Rome. 

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Comme Blair avec les JO de 2012 ? "L'Italie réunit toutes les conditions pour se mettre en jeu, sans laisser nos problèmes nous empêcher de rêver", a insisté Renzi. Le chef du gouvernement italien a assuré que le projet pour 2024 "n'est pas fait de grandes infrastructures ou de grands rêves, mais de grandes personnes", et promis que l'Italie serait "à l'avant-garde dans le système technique de contrôle des dépenses". Renzi, âgé de 39 ans, se rêve un destin à la Tony Blair, qui avait réussi à obtenir les JO 2012 pour Londres, en 2005. "Notre pays semble trop souvent résigné, semble avoir réduit son ambition", a souligné Renzi, qui a évoqué une candidature "non pas dans l'esprit de Coubertin, pour participer, mais pour gagner". "Ce défi nous remplit le coeur d'orgueil, et de difficultés, mais nous le faisons pour nous, pour nos enfants, pour l'Italie", a-t-il argué. Rome a déjà accueilli les JO une fois, en 1960.

Paris comme adversaire ? Premier pays officiellement candidat, l'Italie est loin d'avoir partie gagnée. La France et Paris pourraient se porter candidates. C'est en tout le cas le souhait de l'exécutif, même si la maire de la capitale, Anne Hidalgo, elle, est beaucoup plus réservée sur la question.

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L'Italie devrait en tout état de cause faire face à l'Allemagne, qui réfléchit à la meilleure candidature entre Berlin et Hambourg, et aux Etats-Unis, dont quatre villes majeures seraient sur les rangs : Los Angeles, San Francisco, Boston et Washington. Mais la concurrence pourrait également venir de lieux plus "exotiques", comme l'Afrique du Sud - via le duo Johannesburg-Pretoria ou Durban -, l'Azerbaïdjan (Bakou) ou le Qatar (Doha). Les villes ont jusqu'au 15 septembre 2015 pour déposer une candidature auprès de leur comité national olympique. Le CIO prendra sa décision finale à l'été 2017, à Lima, au Pérou.