Pourquoi Sébastien Loeb plaît-il autant ?

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RALLYE - Le championnat du monde débute mercredi à Monte-Carlo. Loeb sera encore favori.

Sébastien Loeb aura 38 ans dans un mois et au volant de sa Citroën DS3, il briguera cette saison une neuvième couronne consécutive dans la discipline. Si on rajoute ses 67 victoires en rallye, l’Alsacien possède bien le plus beau CV du sport automobile français. En novembre dernier, il a encore été élu sportif préféré des Français par L’Equipe magazine. Europe1.fr a donc cherché à comprendre la popularité du pilote tricolore.

Le 2 octobre dernier, Sébastien Loeb revient sur ses terres, pour le Rallye de France, en Alsace. Il ne gagne pas la course mais se mêle volontiers à la foule, signe des autographes et pose avec ses fans. Toujours avec le sourire. Pas étonnant que les Français l’apprécient. Un sportif aussi  accessible pour son public, c’est très rare. Tellement rare qu’il a même eu droit à sa statue de cire, l’année dernière au Musée Grévin aux côtés de stars comme George Clooney et Brad Pitt.

"Il a travaillé son image"

"La première raison de cette très belle notoriété, c’est bien évidemment son palmarès", explique Frank Hocquemiller, directeur général de VIP consulting, une agence qui gère l’image de sportifs comme Alain Prost, Kévin Gameiro, Djibril Cissé ou encore Michaël Llodra. "Mais les résultats ne suffisent pas, c’est ce qu’on dit tout le temps à nos clients. Il faut également avoir un petit truc en plus". Chez Sébastien Loeb, ce petit truc en plus, c’est l’image du gendre idéal, plutôt beau garçon sympathique.

Mais ce portrait en apparence si parfait d’homme-sandwich très accessible est en fait assez nouveau. Dans une interview accordée à L’Expansion en septembre 2010, Sébastien Loeb n’avait pas l’air très affable : "ce que je préfère, c’est pousser la voiture à sa limite et la victoire. Tout le reste me gonfle". Si on remonte un peu plus loin, on s’aperçoit que le parfait pilote qu’on connaît aujourd’hui revient de loin.

Dans son autobiographie, Ma ligne de conduite, parue en septembre 2010, on découvre un tout autre personnage. Le surdoué du pilotage a eu une enfance plutôt compliquée. Il passe plus de temps à "zoner" qu’à réviser et bâcle totalement ses études. Il vit mal la séparation de ses parents et enchaîne les conneries. Seul salut, la conduite. Après plusieurs titres de pilote, l'homme aussi a mûri. Sa femme, Séverine, l’a beaucoup aidé à "travailler son image", nous raconte Frank Hocquemiller. "Il a bossé sur ce côté un peu renfermé pour essayer de s’ouvrir davantage".

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"Sébastien Loeb, ce n’est pas David Beckham"

Fini le mauvais garçon un peu timide, désormais Sébastien Loeb se prête au jeu et enchaîne les spots publicitaires. A chaque nouvelle saison, un nouveau sponsor pour l’Alsacien si bien qu’il n’y a quasiment plus de place sur sa veste de rallye. Les contrats se multiplient (Total, Mennen, Allianz, Elephant Bleu, Pirelli, Red Bull,…) depuis quelques années et le pactole s’agrandit pour le pilote Citroën. En 2009, il aurait touché près de 8,5 millions d’euros d’après L’Equipe magazine (5 millions de salaires de Citroën et le reste provenant de ses différents contrats publicitaires).

Pour les annonceurs, Loeb est une "affaire qui roule", confie Sébastien Aubert, chef de groupe chez Mennen. La collaboration entre le pilote Citroën et la marque d’hygiène masculine du groupe L’Oréal a débuté en 2009. Et visiblement, ce n’est pas prêt de s’arrêter. "Même si l’avenir de Sébastien en Rallye est incertain, on veut s’inscrire dans la durée avec lui". Normal puisque ça marche. Les produits présentés par le Français sont les "best-sellers de la marque".

Quand on demande aux représentants de Mennen pourquoi Sébastien Loeb plaît autant au grand public, la réponse est immédiate : "ses valeurs sont proches de notre marque. On n’est pas sur un David Beckham. Sébastien, lui, est très proche des gens, quelqu’un de simple en fait".

La com’ du Français est très bien maîtrisée. Même quand un clash pointe le bout de son nez, comme l’année dernière avec son coéquipier Sébastien Ogier, Loeb réagit parfaitement. "Il n’a pas trop parlé et a bien géré cette crise", raconte Frank Hocquemiller, directeur général de VIP consulting. "Les sponsors n’aiment pas trop la polémique, il l’a très bien compris". Tous les ingrédients sont donc réunis pour arriver à une telle notoriété : des titres et des trophées en pagaille, une image pas trop lisse mais pas celle d’un bad boy non plus. Bref, le cocktail du parfait sportif.