Natation : Agnel sur le toit du monde

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MONDIAUX - Le nageur tricolore a ajouté le titre mondial du 200 m à son titre olympique.

Il ne devait pas s'aligner en individuel. Il devait souffrir de son déménagement dans une nouvelle structure d'entraînement, à Baltimore, aux Etats-Unis. Il ne devait pas résister à la polémique allumée en début de Mondiaux par son ancien coach à Nice, Fabrice Pellerin, qui lui a vertement reproché son départ. Mais, mardi, à Barcelone, quand il s'est agi d'ajouter le titre mondial du 200 m à son titre olympique acquis l'an dernier à Londres, Yannick Agnel a fait la démonstration qu'il avait bien l'étoffe d'un patron, d'un champion, sur lequel tout glisse. Comme aux Jeux olympiques, le nageur tricolore a fait la course devant, tout seul, à la ligne d'eau n°2, s’échappant irrémédiablement et repoussant ses principaux rivaux à plus d'une seconde.

Agnel survole la finale du 200 m :

Agnel à Barcelone (930x620)

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Désormais élève de Bob Bowman, ancien coach de la légende olympique Michael Phelps, Agnel s'impose en 1'44"20 devant son nouveau partenaire d'entraînement, l'Américain Conor Dwyer (1'45"32), et le favori russe Danila Izotov (1'45"59). La star de la natation US, l'homme aux baskets vertes, Ryan Lochte, termine au pied du podium, en 1'45"64. Agnel décroche là son premier titre mondial, en y ajoutant la meilleure performance de l'année. "C'est tout aussi beau que l'année dernière", s'est réjoui Agnel au micro de France 2. "Je ne m'y attendais pas non plus. Je me suis dit : essaie de faire ce que tu sais faire." Déjà sacré sur le relais 4x100 m, dimanche, Agnel a pris un départ canon, avec 24"07 au 50 m et profité, comme Dwyer (ligne n°7), du duel aux lignes d'eau 4 et 5 entre Izotov et Lochte, qui se sont regardés en chiens de faïence.

"J'avais préparé quelques réponses si je devais faire une médaille d'argent", a confié Agnel, désormais champion d'Europe (du 400 m, en 2010), du monde et olympique (200 m). "J'aurais dit que je préférais être médaille d'argent et bien dans ma peau que l'inverse. Et là, j'ai la médaille d'or en plus." Sourire aux lèvres, Agnel doit savourer sa revanche, lui qui s'était gentiment moqué de la Une de L'Equipe, dimanche, qui détaillait la relation houleuse entre Pellerin et son ancien nageur : "la véritable histoire d'une rupture", disait le titre. Dorénavant, il va falloir (ré)écrire la "véritable histoire d'un géant", dont le 200 m de mardi n'était sans doute pas le dernier chapitre. "Notre objectif à long terme avec Bob (Bowman), ce n'est pas les Championnats du monde de Barcelone, loin de là", a souligné Agnel. "C'est un bonus, une manière supplémentaire d'apprendre pour la suite." Voilà qui promet...