Nadal, simple retour sur terre

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TENNIS - L'ancien n°1 mondial a disputé et remporté son premier match de simple depuis juin.
Nadal à Vina del Mar (930x1240)

C'est une victoire comme il en a déjà signé des centaines sur terre battue. En deux petits sets (6-3, 6-2) et moins d'une heure et demie de jeu, Rafael Nadal s'est qualifié mercredi pour les huitièmes de finale du modeste tournoi de Vina del Mar, au Chili, contre le 128e joueur mondial, l'Argentin Federico Delbonis. Mais cette victoire avait un goût particulier car le Majorquin n'avait plus disputé le moindre match en simple depuis sa défaite surprise au deuxième tour de Wimbledon face au Tchèque Lukas Rosol, alors 100e joueur mondial, le 28 juin 2012. "Je suis heureux de gagner ce premier match de simple après si longtemps, j'ai encore besoin de temps pour retrouver mon jeu mais jusqu'à présent les sensations sur le court ont été bonnes", a indiqué Nadal, tête de série n°1 du tournoi.

"Un match très spécial. L'ambiance "tait unique, parfaite pour un retour sur le circuit. Merci le Chili !"

Professionnel depuis 2001, Nadal vient d'observer la plus longue pause de sa carrière pour soigner une blessure au genou, un syndrome de Hoffa, une inflammation de la boule graisseuse derrière le tendon rotulien. Dans ce laps de temps, Nadal a manqué les Jeux olympiques, l'US Open et l'Open d'Australie, et il est surtout retombé à la cinquième place mondiale, derrière le quatuor Djokovic-Federer-Murray-Ferrer.

Le simple et le double en plus

Pour cette rentrée sud-américaine, Nadal a décidé de doubler le simple et le double. Mardi, il avait remporté (sur le même score, 6-3, 6-2) son double aux côtés de l'Argentin Juan Monaco face à la paire tchèque Frantisek Cermak/Lukas Dlouhy. "Pour moi, l'essentiel est de passer le plus de temps possible sur le court, mes victoires ici (en double et en simple) me permettent deux jouer deux matches de plus", a dit Nadal, qui rencontrera vendredi un compatriote, Albert Montanes ou Daniel Gimeno-Traver, pour une place en quarts de finale.

"Bonne chance à Rafael Nadal pour son retour ! Il a vraiment manqué au monde du tennis", a twitté la n°1 mondiale, la Biélorusse Victoria Azarenka, victorieuse de l'Open d'Australie.

L'objectif de Nadal est clair : il s'agit de revenir à son meilleur niveau au printemps prochain pour défendre ses titres sur terre battue, et notamment Roland-Garros, où il tentera de décrocher un huitième titre. "Si je peux faire Monte-Carlo, Barcelone, Rome et Madrid comme je veux le faire, alors il y a une chance. Et je vais la tenter", souligne Nadal dans un entretien fleuve au quotidien L'Equipe.

L'Espagnol, qui explique n'avoir pas regardé l'Open d'Australie ("Je n'ai pas Eurosport", ose-t-il), estime qu'il a encore son mot à dire au sommet du tennis mondial. "Je n'ai qu'un an de plus que Djokovic et Murray (opposés lors des deux dernières finales de Grand Chelem ndlr), ce n'est peut-être pas déjà le moment d'enterrer."

"Je dois perdre ici. Ce serait logique"

Les prochains matches que Nadal va disputer à Vina del Mar vont en dire davantage sur sa condition physique. Interrogé par L'Equipe sur la performance de Nadal face à Delbonis, le coach français Thierry Tulasne, a fait part de ses doutes. "On n'a pas souvent vu du vrai Nadal", précise-t-il. "Sauf au service où c'était bon. Je l'ai trouvé moins rapide, surtout moins réactif avec ses jambes."

Nadal ne s'attend pas à faire à nouveau parler la poudre, ici et tout de suite. "Sept mois à l'arrêt, sept mois à ne jamais pouvoir s'entraîner à fond : je dois perdre ici. Ce serait logique. Le drame serait que mon genou me fasse trop mal." Ceci explique sans doute la retenue dans son jeu. Mais, dans son discours, Nadal n'a pas perdu une once de sa légendaire détermination. "J'ai passé huit ans de suite en étant premier ou deuxième mondial, jose espérer qu'en sept mois, je n'ai pas oublié comment on joue au tennis."