Longo : "on veut se débarrasser de moi"

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avec AFP , modifié à
CYCLISME - La championne tricolore ne devrait pas participer aux Jeux olympiques de Londres.

Vingt-huit ans après Los Angeles, Jeannie Longo rêvait d'une huitième et dernière participation aux Jeux olympiques, à l'âge de 53 ans. Sa cinquième place, jeudi, dans le contre-la-montre des championnats de France, devrait lui coûter sa place dans la délégation française.

"J'avais dit que si elle gagnait le contre-la-montre, elle était en ballotage favorable", a déclaré la DTN du cyclisme français, Isabelle Gautheron. "Là, elle n'est pas sur le podium, donc on va dire que ça va être très, très compliqué pour elle. A moins que samedi, elle remporte la course sur route, mais c'est une course en ligne, c'est différent." Différente, Longo pense que la Fédération l'a été à son égard dans les jours qui ont précédé le rendez-vous du chrono.

"J'avais une forme olympique"

"La semaine dernière, j'y croyais vraiment, j'avais une forme olympique, je me connais, j'avais réussi à m'entrainer dans le Haut-Jura, et puis patatras, dans la dernière semaine, beaucoup de choses se sont passées", a expliqué au micro de TF1 la Grenobloise, dont le mari et entraîneur a reconnu en février dernier des achats d'EPO "pour son usage personnel". "C'est la Fédé qui a empêché mon mari d'être à mes côtés, qui a tout fait pour qu'il n'ait pas de passeport, donc que je ne puisse pas aller me préparer comme d'habitude en altitude aux Etats-Unis, je n'ai pas pu participer non plus à des courses internationales à l'étranger, l'ambiance n'était pas favorable."

"Une suspicion systématique"

longo

Longo, qui avait également échappé à une sanction en octobre dernier après trois défauts de localisation, a également dénoncé un acharnement des autorités antidopage. "Dans la dernière semaine, on est venu me contrôler trois fois en six jours, avec prise de sang et prise d'urine. Ça m'a touchée parce que c'est une sorte d'humiliation, c'est une suspicion systématique, et en même temps c'est de la fatigue. Oui j'ai été choquée, ça m'a fatiguée, ça m'a fait craquer psychologiquement", a souligné Longo, qui a terminé à 1'05" de la vainqueur, Pauline Ferrand-Prévot, de... 33 ans sa cadette. "Le dernier coup de poignard, les officiels de la fédération m'ont fait modifier la position de ma selle de deux centimètres quelques minutes avant la départ. Je n'ai pas eu du tout mes marques."

Et, finalement, Longo a manqué le podium de 24 secondes... "C'est carrément hostile, on veut se débarrasser de moi, on y est arrivé." A moins d'un 21e titre sur route samedi et d'un changement de position à 180° de la Fédération, Longo devrait être absente des Jeux, dernier grand objectif d'une incroyable carrière.