La F1 à la sauce vapeur

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F1 - Avant le premier GP de la saison, dimanche, tour d'horizon du savoureux lexique de la F1.
Le dico du parler sport (930x620)

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Vieilles gloires aux dents longues (Michael Schumacher, Kimi Räikkönen) et jeunes loups affamés (Sebastian Vettel, les pilotes français) vont tenter à partir de dimanche de croquer dans la nouvelle saison de F1 à pleines dents. A l'occasion de ce premier Grand Prix 2012, disputé en Australie, sur le circuit de l'Albert Park, à Melbourne, Europe1.fr met les petits plats dans les grands en vous proposant cinq termes culinaires, plus ou moins connus, tirés du copieux Dico du parler sport, sorti en début d'année*.

Volant de Rosberg (930x620)

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Faire des effets de macaron. "Faire des effets de volant. Attesté en 1916. Par analogie de forme avec le petit gâteau rond dont Ladurée a fait sa spécialité, un volant est appelé un macaron. Par extension un as ou un roi du macaron désigne un bon pilote, et non pas un pâtissier." Si le paddock ne manque pas de fins gourmets, l'expression n'est plus guère utilisée aujourd'hui, peut-être parce que le volant ressemble de moins en moins à un macaron et de plus en plus à une platine de DJ ou à une manette de jeux vidéo. Moins raffiné, plus ludique.

Conduire avec un œuf sous le pied. "Conduire avec finesse. De façon à ne pas écraser l’œuf (virtuel) qui se trouve sous le pied du pilote, donc sous la pédale d’accélérateur. Un travail d’orfèvre." Si certains pilotes sont réputés pour leur conduite agressive, d'autres sont reconnus pour leur coup de volant sans fioriture, débarrassé de tout effort inutile, pour le corps comme pour la machine. C'est le cas notamment de Jenson Button, célèbre pour ménager sa monture et préserver ses pneumatiques. Le Britannique, champion du monde en 2009, n'a pas tardé à faire parler son talent en signant vendredi le meilleur temps de la toute première séance d'essais libres de la saison.

Kobayashi (930x620)

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Ratatouiller. "Faire un drôle de bruit pour un moteur, ne pas tourner rond. L’expression vient sans doute du bruit saccadé ainsi produit. (...) À noter que le terme ratatouille, hormis quand on évoque le plat de légumes, est souvent péjoratif, négatif. Il désigne par exemple un mauvais ragoût, un mets grossièrement cuisiné." La ratatouille, c'est la hantise des trois grands motoristes : Renault (Red Bull, Lotus, Williams, Caterham), Mercedes (McLaren, Mercedes, Force India) et Ferrari (Ferrari, Sauber, Toro Rosso). Mais la ratatouille pourrait bien être au menu des monoplaces HRT et Marussia, équipées du modeste moteur Cosworth.

Envoyer la purée. "Accélérer à fond. En argot, "balancer la purée" signifie envoyer une rafale de projectiles. Synonyme de mettre les gaz." "Mettre la sauce" fonctionnerait aussi. Mais, dans la F1 moderne, "envoyer la purée" se traduirait plutôt par "actionner le DRS", ce fameux "drag reduction system", qui permet un gain de vitesse grâce à l'ouverture de l'aileron arrière. Comme l'an dernier, ce "gadget" ne peut être utilisé que dans certains endroits du circuit et lorsque la voiture qui précède est à moins d'une seconde. Pour beaucoup, une usine à gaz. De retour en F1, Kimi Räikkönen a déjà fait part de ses réserves sur le DRS. Lui préfère visiblement la purée maison.

Sebastian Vettel (930x620)

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Manger de l'herbe. "Rouler sur le bas-côté de la route. Cette expression s’explique par le fait que le côté de la route (ou du circuit ndlr) qui s’arrête à l’asphalte, est recouvert d’une végétation sauvage, de mauvaises herbes." En F1, les pilotes les plus optimistes ou les plus aventureux vont finir par ne plus manger de l'herbe, mais du sable.  En effet, après Bahreïn, les Etats-Unis vont à leur tour accueillir un Grand Prix dans le désert cette année, à Austin, au Texas. La mode du sable autour des circuits s'explique aussi pour des raisons de sécurité. Les dégagements avec de l'herbe augmentent dangereusement la vitesse, tandis que les "bacs à sable" stoppent les véhicules en même temps qu'ils enterrent les espoirs des pilotes. Indigeste mais souvent nécessaire. 

*Le Dico du parler sport, de Baptiste Blanchet et Jean-Damien Lesay, Ed. Fetjaine, 624 pages, 19 euros.