Karabatic : "une gaminerie, pas un délit"

© MAXPPP
  • Copié
et Bruce Toussaint , modifié à
Le joueur atténue l'erreur de son frère et dénonce un "acharnement judiciaire".

La voix hésitante et visiblement à fleur de peau, Nikola Karabatic s'est livré longuement, mardi, au micro de Bruce Toussaint, sur l'affaire des paris autour du match présumé truqué Cesson-Montpellier. S'il ne nie pas que sa compagne a joué 1.500 euros et que son frère a misé 7.000 euros sur le fait que Montpellier serait mené à la mi-temps contre le club breton, le double champion olympique de handball regrette que l'on fasse un amalgame entre "parier sur un match" et "truquer un match".

"Parier sur un match, c'est une connerie", déclare Karabatic :

Les frères Karabatic (930x620)

© REUTERS

"Parier sur un match, c'est maladroit, c'est bête, c'est une gaminerie", "mais ce n'est pas un délit", a-t-il souligné. "On nous accuse d'avoir truqué ce match, mais mon frère et moi ne ne l'avons pas joué. On accuse Dragan Gagic et Issam Tej, qui ont été parmi les meilleurs joueurs du match, avec de forts pourcentages aux tirs (10/12 et 6/8). Et on accuse également le gardien Primoz Prost, qui n'a joué que la deuxième mi-temps alors que les soupçons portent sur la première. C'est totalement incohérent", juge l'ancien joueur de Kiel (ici aux côtés de son frère, mardi).

"Une cote de 2,9-3, c'était presque une incitation"

Karabatic, qui a réaffirmé que c'était à la Ligue, à la Fédération et aux autorités sportives de gérer cette affaire et non à la justice pénale, est également revenu sur le contexte du match du 12 mai. "Une semaine plus tôt, nous avions perdu à Nîmes avec une équipe plus forte. Face à Cesson, qui jouait son maintien, nous étions diminués avec les absences supplémentaires de mon frère Luka et de Samuel Honrubia et nous étions déjà champions après la défaite de Chambéry. La cote était de 2,9-3 pour Cesson à la mi-temps, c'était presque une incitation."

"Je n'ai pas besoin de parier"

Toujours privé de terrain du fait de son contrôle judiciaire, l'international tricolore, désormais suspendu par son club, ne voit pas pourquoi sa carrière serait "en danger". "Je n'ai ni parié, ni triché", répète-t-il à l'envi. "Le cauchemar continuera tant que ce ne sera pas fini. Mais le cauchemar, ce fut surtout la garde à vue, l'arrestation et tout ce qu'on a fait dans la presse (sur cette affaire)."

Luka Karabatic et Nikola avec leurs compagnes (930x620)

© REUTERS

L'icône du handball tricolore, qui explique n'avoir pas "le besoin de parier" car il "tellement à perdre", a en revanche excusé son frère et sa compagne de l'avoir fait. "Je ne leur en veux pas à eux", a-t-il affirmé avec force. "L'origine de ce cauchemar, ce sont les personnes qui se sont acharnées à vouloir démontrer quelque chose de totalement faux." Les cinq joueurs maintenus sous contrôle judiciaire (les deux frères Karabatic ainsi que Gagic, Tej et Prost) seront fixés sur leur sort le 25 octobre, date à laquelle la Cour d'appel rendra sa décision.