Jalabert positif à l'EPO sur le Tour 98 ?

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
DOPAGE - L'Equipe annonce qu'un échantillon de Jalabert datant de 98 est positif à l'EPO.

Alors que l'entretien dans lequel Jan Ullrich reconnaît avoir eu recours au dopage a été publié lundi dans le magazine Focus, le hasard (mais en est-ce vraiment un ?) a voulu que le quotidien L'Equipe sorte lundi, via son site Internet*, l'information selon laquelle Laurent Jalabert aurait été positif à l'EPO sur le Tour de France 1998.

Prélevé en 1998, analysé en 2004, identifié en 2013 ?

Ce serait là l'une des conclusions de la commission d'enquête sénatoriale sur l’efficacité de la lutte contre le dopage en France. Celle-ci aurait exhumé des tests rétroactifs réalisés en 2004 sur des échantillons d'urine prélevés sur le Mazamétain au moment du Tour 1998. "Le rapport est en cours de rédaction", s'est défendu Jean-François Humbert (UMP), président de la commission sénatoriale. "Je vois mal comment ces conclusions que je qualifierais de hâtives pourraient y figurer." A l'époque du Tour 1998, celui de l'affaire Festina, remporté par feu Marco Pantani, l'EPO était indétectable dans les urines. Le test de détection mis au point par le laboratoire français de Châtenay-Malabry a été validé en 2001. En 2004, des analyses rétroactives ont alors été effectuées de manière anonyme sur des échantillons d'époque. De l'EPO avait été retrouvée dans quasiment tous les échantillons analysés, rappelle L'Equipe.

Une carrière avec Manolo Saiz

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Le 15 mai dernier, Jalabert a été entendu par la commission d'enquête sénatoriale. "J'ai couru dans trois équipes (Toshiba, Once, CSC, ndlr). Comme les autres coureurs, j'avais tout un encadrement en qui, moi, j'avais pleine confiance. Que ce soit au niveau du management, de la partie mécanique, ou au niveau médical", avait-il alors expliqué. Jalabert, qui présente la particularité d'avoir à la fois remporté sur le Tour de France le classement par points (1992 et 1995) et le classement de la montagne (2001 et 2002), avait en revanche admis avoir reçu des infiltrations de corticoïdes, justifiées à l'époque par les fameuses AUT, les autorisations à usage thérapeutique. "Mais à aucun moment, je n'ai cherché à rencontrer de quelque manière que ce soit des médecins pour améliorer mes performances", avait insisté Jalabert. "Je n'ai pas dépensé un franc à l'époque pour en voir ou acheter des produits interdits."

Reste que le parcours de Jalabert, vainqueur notamment du Tour d'Espagne en 1995, reste marqué par la suspicion. Il a couru neuf saisons au sein de l'équipe espagnole Once, du sulfureux manager Manolo Saiz, l'un des accusés (blanchi) de l'affaire Puerto. Et il a achevé sa carrière à la CSC, l'équipe du Danois Bjarne Riis, qui avait avoué s'être dopé sur le Tour 1996, qu'il avait remporté.

Sur ce Tour 1998, la Once avait quitté la course en raison du traitement infligé aux coureurs après l'affaire Festina, qu'elle jugeait trop violent. Très remonté contre les autorités de la lutte antidopage quand il était coureur, Jalabert a toujours choisi d'éluder le sujet du dopage depuis qu'il est consultant à la radio et à la télévision. Après les révélations sur Lance Armstrong en août 2012, il avait ainsi déclaré que l'Américain restait malgré tout un "immense champion".

*Les détails de cette affaire seront disponibles dans la version papier de L'Equipe, qui présentera mardi une nouvelle formule. Heureuse coïncidence.