Dernier solo pour Alain Bernard

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avec Corinne Boulloud , modifié à
NATATION - Le champion olympique du 100 m dispute jeudi sa dernière course en individuel. 

C'est un rendez-vous très particulier pour le nageur d'Antibes. Jeudi à Debrecen, en Hongrie, pour le 100 m nage libre des championnats d'Europe, Alain Bernard se présentera pour la dernière fois de sa carrière sur le plot. Tout seul. Lors des championnats de France à Dunkerque en mars dernier, le champion olympique de la discipline n'a pas réussi les minima et ne pourra donc pas défendre son titre à Londres. Cet été, il sera avec la délégation française mais uniquement pour disputer le relais 4x100 m.

Les compétitions européennes ont toujours souri à Alain Bernard. En 2007, il décroche sa première breloque en petit bassin dans cette même ville de Debrecen. L'année d'après, il remporte le 100 m aux championnats d'Europe. Un titre qu'il conservera deux plus tard. C'est donc en champion en titre qu'il entrera en scène jeudi. "Mine de rien, il y a quelque chose à défendre", a confié le nageur tricolore au micro d'Europe 1, plutôt détendu pour sa dernière journée de compétition en solo.

"Je m'y suis préparé"

Au moment de se présenter sur le plot de départ, il y aura peut-être une petite appréhension, un estomac noué par ce dernier plongeon. "C'est difficile à dire, on verra bien. Même s'il y a des souvenirs, il ne faut pas que ce soit néfaste à la course. Ça ne pourra que me porter. Je suis libéré moralement. Et je me connais, si la tête est libérée, le reste suit beaucoup plus facilement". Une impression partagée par son entraîneur de toujours, Denis Auguin : "je trouve Alain en paix avec lui-même, par rapport au fait qu'il ne soit pas qualifié aux JO en individuel. Je ne pourrais pas dire qu'on y va en dilettante et sans ambitions, mais c'est un contexte un peu différent, plutôt agréable".

"Je sais que ça va me manquer" :

A 29 ans, Alain Bernard a décidé d'arrêter après les Jeux de Londres. Il est donc parfaitement conscient que chaque course peut être la dernière à Debrecen. "Je le sais, je l'ai accepté, je m'y suis préparé", assure-t-il. "Le sport de haut niveau nous fait connaître des choses et des émotions hors-normes. Je pense qu'on a beau se préparer à arrêter, à penser à ce qu'on fera plus tard, on sait que ça va nous manquer. C'est clair que ça fera forcément quelque chose au cœur, mais ça le fera encore plus après les JO".

Sans pression, Alain Bernard n'a plus le lourd fardeau de leader de l'équipe de France à assumer. "C'est quelque chose que j'ai mis longtemps à accepter. Mais on l'a très bien vu aux championnats de France, la relève est là et elle pousse très fort". Mais le petit ami de Coralie Balmy reste un compétiteur et ne dirait pas non à un dernier titre. "Je vais être l'un de leurs premiers supporters une fois que j'aurais arrêté. Mais il faut que je leur dise que tant que je suis là, ça ne va pas se passer comme ça". Face à lui, il aura Amaury Leveaux, un autre nageur français qui n'est pas décidé à lui dérouler le tapis rouge pour sa dernière…

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