Coupe Davis : Allemagne-France, le match d'après

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avec AFP , modifié à
RETOUR - Un peu plus de trois mois après sa finale perdue contre la Suisse, la France retrouve la Coupe Davis ce week-end.

Les images sont encore dans toutes les mémoires : la Suisse de Stanislas Wawrinka et Roger Federer qui soulève le Saladier d'Argent dans le stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d'Ascq devant les yeux embués et ébahis des joueurs tricolores. Moins de quatre moins plus tard, l'équipe de France doit sortir à nouveau le bleu de chauffe pour le premier tour de l'édition 2015 de la Coupe Davis. Le tirage au sort la conduit en Allemagne, une équipe qu'elle avait difficilement battue sur la route de la finale, l'an dernier (3-2). De Lille à Francfort, toutes les plaies ne semblent pas avoir été refermées, comme l'ont montré les derniers événements...

Tsonga et Gasquet, les perdants absents. Il avait été au cœur de la tempête en novembre dernier. Jo-Wilfried Tsonga, touché au bras droit, avait renoncé au double de la finale le samedi matin, au lendemain de sa défaite contre Wawrinka. Les erreurs de communication du staff tricolore avaient valu à Tsonga l'opprobre public et quelques sifflets. Cette maudite douleur, elle l'a pourtant poursuivie, au point de lui faire manquer l'Open d'Australie puis ce premier tour en Allemagne. Son absence est peut-être un mal pour un bien : pour lui (les sollicitations et la pression auraient été fortes), comme pour l'équipe, dont "Jo" a symbolisé l'échec en finale. Battu à deux reprises au stade Pierre-Mauroy, en double puis en simple, Richard Gasquet a moins été associé à la défaite. Blessé au dos, il a facilité le travail du capitaine des Bleus, Arnaud Clément, qui n'avait plus grand-chose à trancher. Quoique...

Monfils en Coupe Davis (960x640)

© A.Dedert/DPA/AFP

Monfils, le gagnant qui a failli être absent. Stratosphérique face à Roger Federer lors du premier simple de la finale, Gaël Monfils était rapidement revenu sur terre les deux jours suivants. Programmé en cinquième match, il n'a pas eu le loisir de disputer cette rencontre décisive face à Wawrinka. Alors, "La Monf", sur les conseils de son nouveau coach, le Néerlandais Jan de Witt, a pensé un temps qu'il était mieux pour lui de zapper cette année la Coupe Davis, avant de finalement se lancer dans l'aventure. "Je n'aime pas trop parler du passé", a reconnu Monfils. "Je suis ici et mon objectif c'est de remporter un point pour mon équipe, si ce n'est deux. A partir du moment où je suis là, je suis là pour mon équipe, pour faire le maximum. Il n'y a plus à parler, plus à débattre." Mais à gagner. Et ça, Monfils le fait assez bien en Coupe Davis. En 10 matches de simples, il en a gagné 8. Presque une assurance tous risques. Reste à exorciser le souvenir de Lille. "Ça fait toujours mal", reconnaît le Parisien. "Mais il faut repartir. Maintenant, j'espère qu'on se redonnera une autre chance, d'avoir une cicatrice ou pas. Ca fait toujours mal, mais on est prêt à repartir et on va aller à la guerre. On essaie de ne pas trop penser au passé et d'être dans le moment présent."

Simon, le perdant qui veut gagner. Ne pas trop penser au passé, c'est aussi un conseil que Gilles Simon pourrait entendre. Le Niçois, propulsé n°1 français en l'absence de Tsonga, présente un bilan affreux de 8 défaites pour 4 victoires seulement en équipe de France. "Ma relation avec la Coupe Davis est compliquée, dans le sens où c'est un objectif vraiment prioritaire dans ma saison. Mais pour autant, ça ne m'a pas réussi jusque-là, donc j'espère que ça va changer", précise le 14e joueur mondial. Convoqué pour la finale, Simon était là pour faire le nombre et avait joué son rôle de remplaçant. Il a cette fois une chance en or de briller.  "Son passé en Coupe Davis n'a pas été à la hauteur du joueur qu'il est sur le circuit",  estime son capitaine Arnaud Clément. "Mais il a fait des analyses de son côté et aujourd'hui je crois qu'il est encore plus armé qu'avant pour ce type d'événement." On sera rapidement fixé puisque Simon doit débuter les hostilités vendredi contre le méconnu Jan-Lennard Struff, 74e mondial.

Mahut (960x640)

© K.Suyk/AFP

Mahut, celui qui n'a jamais joué. Les forfaits de Tsonga et Gasquet, deux des piliers de l'équipe de France depuis plusieurs années, ont fait les affaires de Nicolas Mahut. Connu pour son match marathon perdu à Wimbledon face à John Isner en 2010 (11h05' de jeu !) mais aussi pour ses qualités de joueur de double, l'Angevin, âgé de 33 ans, a pris cette première convocation comme une belle reconnaissance. "Ce n'est pas un aboutissement, mais ça fait 20 ans que je joue au tennis, plus de 15 ans que je suis professionnel. Jusque-là, il y avait toujours des joueurs mieux classés que moi. C'est au moment où j'avais pris un peu de distance, que j'imaginais que je n'allais jamais pouvoir intégrer cette équipe, que ça arrive", a reconnu Mahut, 3e au classement ATP en double avec Pierre-Hugues Herbert. Clément lui a fait confiance et Mahut fera équipe samedi avec Julien Benneteau, avec lequel il a disputé une centaine de doubles sur le circuit ATP. Entre Monfils le spécialiste, Simon le revanchard et Mahut le rookie plein d'envie, l'équipe de France a de solides arguments à faire valoir. Mais attention, il peut s'en passer des choses en trois jours...

LE PROGRAMME

Vendredi (à partir de 14h00) :

Jan-Lennard Struff (ALL) - Gilles Simon (FRA)
Philipp Kohlschreiber (ALL) - Gaël Monfils (FRA)

Samedi (à partir de 13h00) :

Benjamin Becker/Andre Begemann (ALL) - Julien Benneteau/Nicolas Mahut (FRA)

Dimanche (à partir de 13h00) :

Philipp Kohlschreiber (ALL) - Gilles Simon (FRA)
Jan-Lennard Struff (ALL) - Gaël Monfils (FRA)

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