Championnats d'Europe : un nouveau défi pour Lavillenie

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avec Corinne Boulloud et AFP
CONQUÊTE - Le perchiste tricolore sera l'immense favori de la finale de la perche, lors des championnats d'Europe en salle, samedi.
Lavillenie à Prague (960x640)

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Un coup de tonnerre a failli zébrer le ciel de Prague vendredi. La seule grande star annoncée des championnats d'Europe en salle d'athlétisme, Renaud Lavillenie, a dû s'employer lors des qualifications de la perche. L'athlète français de l'année 2014, recordman du monde de la spécialité avec un bond à 6,16 m, ne s'est qualifié qu'à son troisième et dernier essai, à 5,70 m. "Je ne me suis pas vraiment fait peur. J'ai eu quand même le petit moment où je me suis dit : 'il ne faut pas trop t'égarer'", a commenté le Clermontois, toujours aussi sûr de sa force. "Pour le 1er essai, j'ai pris la perche d'indice 14.3 avec laquelle j'avais fait 6,08 m l'an dernier (à Bydgoszcz, ndlr). Pour le 3e, j'ai pris du 14.00 et un peu plus de levier pour tout de suite être actif." Et finalement, c'est passé, et Lavillenie, toujours aussi sûr de lui, dans ces paroles comme dans ses actes, pourra défendre son titre européen une nouvelle fois, lui qui a déjà été sacré roi d'Europe en salle en 2009, 2011 et 2013.

"Je fais tout et je gagne tout." "Certains font des impasses et quand arrive l'été, ils sont nuls. Moi, je ne fais pas d'impasse, je fais tout et je gagne tout", expliquait Lavillenie avant le début des compétitions au micro d'Europe 1. Le perchiste tricolore, qui a aligné quatre concours à 6 mètres ou plus depuis le début de l'année, carbure à la compétition.  Sacré champion de France pour la cinquième fois il y a deux semaines, il espère d'abord conserver samedi son invincibilité en Europe. Outre ses trois titres en salle, Lavillenie a également décroché trois titres européens en plein air (2010, 2012 et 2014). "Ce qu'il y a de plus grisant, c'est la compétition. Ce n'est pas l'entraînement", insiste l'athlète français. "Et, pour moi, c'était inenvisageable de me dire que ce week-end, je serais rester chez moi à regarder les championnats ou à apprendre que tel ou tel a fait une 'perf', sans que j'y sois." Face à lui, les frères Lavillenie - son jeune frère, Valentin, s'est également qualifié pour la finale, avec un saut à 5,60 m - auront comme principaux adversaires les Polonais Robert Sobera et Piotr Lisek ou encore le Russe Alksand Gripich, premier des qualifications.

"Je ne veux rien laisser à mes adversaires." Le concours de qualifications de vendredi a montré que, même pour Lavillenie, rien n'était facile en matière de perche (même s'il a franchi 5,70 m à son troisième essai avec une marge considérable). "Pour moi, la priorité, c'est d'aller chercher des émotions qui ne sont pas comparables parce que nous, déjà, on n'a pas l'occasion d'avoir des Marseillaise tous les week-ends, d'avoir des médailles internationales, d'avoir des sélections. C'est toujours un plaisir, toujours une motivation de venir sur un championnat pour aller chercher un titre, une médaille, un record, enfin, tout ce que l'on peut..." Dans cette liste, Lavillenie, sacré champion de France il y a deux semaines, place très certainement le titre européen tout en haut.

"Je veux faire grandir ma collection de médailles (on imagine d'or, ndlr). Je ne suis pas quelqu'un qui s'entraîne pour s'entraîner. J'aime la compétition. Et je ne veux rien laisser à mes adversaires." Une fois le titre en poche, on peut imaginer que Lavillenie se penchera une nouvelle fois sur son record du monde, qu'il a déjà essayé d'améliorer, sans succès, en ce début d'année. "Ah oui, et la question que je n'aimerais pas qu'on me pose, c'est : 'est-ce que je vais faire le record du monde, ce week-end' ?" Pourtant, on l'avoue, on se la pose désormais lors de chacune de ses sorties.

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