Cesson-Sévigné, victime collatérale

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HAND - Le club breton l'avait emporté lors du match supposément truqué face à Montpellier.

Mercredi soir, le Cesson-Rennes Métropole Handball (nom officiel depuis l'an dernier) s'est incliné face à Dunkerque (28-27) dans le cadre de la 4e journée du championnat. Pour un temps, l'actualité du terrain a repris ses droits après une semaine tristement historique pour le club sis à Cesson-Sévigné. Depuis la révélation d'une information judiciaire portant sur le match entre le Cesson-RMH et Montpellier du 12 mai dernier (31-28), le club se retrouve malgré lui au cœur de l'actualité judiciaire dans ce qui constitue sans doute l'un des plus gros scandales de l'histoire du sport français avec l'affaire VA-OM, avec laquelle il partage d'ailleurs quelques similitudes (un club en lutte pour le maintien, un champion en puissance, une fin de championnat, un match disséqué,...)

Cesson-Rennes bat Montpellier (31-28) :

Philippe Barberet (930x1240)

Sauf qu'ici, Cesson se trouve être le dindon de la farce dans la mesure où aucun de ses joueurs ni de ses dirigeants n'est suspecté de la moindre irrégularité. "Les paris illégaux, on n'y est pour rien, c'est clair même si ça n'a pas encore été officiellement démontré par la justice : aucun de nos joueurs n'a parié ni aucun de nos dirigeants", insiste le président du club, Philippe Barberet (photo), contacté par Europe1.fr. "Pour ce qui concerne le match arrangé, on ne s'est pas arrangé avec Montpellier pour le gagner et eux le perdre. S'il y a un match truqué - c'est à la justice de le prouver ou non - ce sont les joueurs de Montpellier qui ont lâché le match." Le nom du club de Cesson-Rennes associé à cette affaire, "il y a de très fortes chances", nous confie son président, pour que le club se porte partie civile dans le dossier, comme l'a déjà fait le club de Montpellier et la Ligue nationale de handball (LNH).

"Les joueurs passent pour des peintres"

Cesson face à Montpellier (930x620)

Ce match en question n'était pas tout à fait un match comme les autres pour le Cesson-RMH. Car, en l'emportant 31-28 ce soir-là, le club avait assuré son maintien parmi l'élite. "Ça n'a pas changé grand-chose, car on serait restés en D1 quand même", insiste le président breton. "Même si on avait perdu les deux matches suivants, on se serait maintenu grâce au goal-average particulier (contre le Paris Handball, 17e du classement final). Et peut-être que si on n'avait pas battu Montpellier, on en aurait gagné un derrière." En résumé : le club tient à souligner qu'en tout état de cause, il ne s'est pas maintenu grâce à ce fameux match.

Mais cette affaire donne néanmoins au maintien de Cesson-Rennes une drôle de saveur. "Ça fait du mal aux joueurs, au club, dans la mesure où ils passent pour des peintres. C'est-à-dire que ce ne sont pas eux qui ont gagné, mais que ce sont les autres qui ont perdu et ça, ça fait du mal à tout le monde, ça ternit notre victoire." Et pour le président rennais, il n'y a pas que cette victoire du 12 mai qui est ternie, mais l'image du handball français dans son ensemble. "C'est le fait de quelques personnages, qui ne se sont pas rendus compte, à mon avis, de qu'ils engageaient derrière. Maintenant, c'est dommageable pour tout le monde, pour le handball français, pour la Ligue, pour les clubs, et pour Montpellier et Cesson en particulier." Cette affaire intervient en effet au plus mauvais moment pour la D1, dont l'ensemble des clubs espérait profiter de l'effet JO mais aussi de l'émergence du PSG version qatarie.