Bartoli est "impatiente de revoir le match"

Marion Bartoli est revenue mardi au micro d'Europe 1 sur les heures incroyables qu'elle vient de vivre.
Marion Bartoli est revenue mardi au micro d'Europe 1 sur les heures incroyables qu'elle vient de vivre. © EUROPE 1
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Pierre de Vilno et , modifié à
INTERVIEW E1 - La Française est revenue sur sa victoire à Wimbledon, mardi, sur Europe 1.
Marion Bartoli lors de la soirée de Djokovic (930x620)

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Vainqueur samedi de son premier tournoi du Grand Chelem à Wimbledon, Marion Bartoli vit dans un tourbillon depuis : bal des champions aux côtés d'Andy Murray dimanche, soirée caritative avec le n°1 mondial Novak Djokovic, lundi (photo), la troisième joueuse française vainqueur d'un Majeur est rentrée à Paris, mardi. Cet agenda très fourni ne lui a pas encore permis de revoir sa finale dans son intégralité. A son grand regret. "Je n'ai pas eu la chance de revoir le match, et j'attends ça avec impatience, honnêtement", a expliqué la joueuse tricolore sur Europe 1, mardi soir. "J'ai envie d'écouter les commentaires aussi en français, de voir comment ils ont réagi en fonction du score, comment ils ont ressenti les choses." A noter que le match, diffusé sur Canal+, a été commenté par Guy Forget, ancien capitaine de l'équipe de France de Fed Cup.

"Je n'ai pas eu la chance de revoir le match" :

Mauresmo avec Bartoli (930x620)

Menant 6-1, 5-1 et 40-15 sur le service de l'Allemande Sabine Lisicki, Marion Bartoli avait eu trois balles de match avant de voir son adversaire revenir à 5-4. "A 5-1, je me vois en train de gagner Wimbledon et là, mes jambes se tétanisent totalement", confie-t-elle. "Je voyais arriver la balle et là, mes jambes ne bougeaient plus. Il y a eu des moments de flottement. Quand je me suis assise sur ma chaise à 5-4, je me suis dit que c'était le premier jeu du match, qu'on était à 0-0, comme une heure et demie auparavant." Après trois points parfaitement négociés, la Française a conclu la finale par un ace, elle qui lutte parfois avec son service. "Quand j'ai vu la craie de la ligne sortir de la balle, je savais que j'avais gagné Wimbledon et ça a été un moment exceptionnel." Après avoir pris dans ses bras sa victime ("une amie"), Bartoli a couru vers son clan, dans lequel figuraient notamment son père et ancien entraîneur, Walter, et la capitaine de Fed Cup, Amélie Mauresmo. "J'ai eu des flashes, des moments quand j'étais petite et que je m'entraînais à Retournac, en Haute-Loire, et que j'ai rêvé de ces moments-là pendant des heures et des heures..."

Un "moment magique" devant les photographes

Bartoli avec le trophée (930x620)

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La native du Puy-en-Velay, qui n'oubliera jamais le "moment magique" où elle a levé le trophée devant les photographes, entend désormais transmettre son expérience de championne, dure au mal, avec les nouvelles générations. "Il y aura un effet Wimbledon en général, avec mon amie Kristina Mladenovic qui a gagné en double mixte", insiste Bartoli. "Kristina est la plus jeune (20 ans), moi je suis l'ancienne (28 ans). C'est déjà une sorte de passage de flambeau (...) Si ça peut permettre à des jeunes d'avoir envie de prendre la raquette, de jouer, de faire comme nous, d'être à Wimbledon un jour, de remporter le titre, ce sera que du bonheur pour tout le tennis français en général. (...) J'essaie déjà de m'occuper aujourd'hui des jeunes qui ont entre 17 et 19 ans et qui s'entraînent à la Fédération française de tennis et qui veulent devenir joueuses professionnelle. Si elles me demandent des conseils, je leur en donne et je fais le maximum pour les aider."

"Je fais le maximum pour les aider" :

Si elle ne fait pas une croix sur une future expérience d'entraîneur, Bartoli estime que celle-ci n'interviendra pas avant "cinq ou dix ans". Elle n'oublie pas de dire qu'elle n'est pas "extrêmement patiente"... Critique sur elle-même, elle est consciente également que son caractère a pu parfois irriter. "J'ai mon caractère, c'est l'endroit où je me suis entraînée, c'est la profession de mon père (médecin), l'éducation que j'ai reçue, les valeurs que j'ai reçues, c'est ça qui a forgé mon caractère", insiste celle qui, pendant sept ans, a zappé l'équipe de France de Fed Cup, qui refusait l'ingérence de son père. "Après, les critiques, j'en reçois, on ne peut pas faire l'unanimité." Propulsée sur le devant de la scène médiatique depuis quelques heures, la toute nouvelle n°7 mondiale au classement WTA n'entend pas changer sa façon d'être. "Je vis très bien cette célébrité, de façon naturelle", insiste-t-elle. "Je peux très bien passer d'une soirée avec Novak (Djokovic) à payer mon café le lendemain matin, en faisant la queue comme tout le monde." Son titre à Wimbledon a donc à la fois tout et rien changé...

>> A ECOUTER : L'intégralité de l'interview de Marion Bartoli dans Europe 1 Soir