Armstrong repasse à confesse

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CYCLISME - Armstrong revient sur ses aveux de dopage pour le site Cycling News. Extraits.
Lance Armstrong sur un vélo (930x620)

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Le 22 octobre 2012, Lance Armstrong était déchu par l'Union cycliste internationale (UCI) de ses sept victoires dans le Tour de France. Un peu plus d'un an plus tard, l'ancien champion texan revient, dans la première partie d'un entretien fleuve pour le site Cycling News, sur les douze derniers mois écoulés, marqués également par l'exercice de contrition au micro d'Oprah Winfrey. Et les questions posées ici sont un petit plus piquantes que celles de la star de la télévision américaine.

Interrogé sur les changements opérés dans son programme de dopage après son retour d'un cancer des testicules, en 1998, "LA" choisit de botter en touche. "Ce serait bête de ma part de donner tous les détails dans une interview en ligne", insiste-t-il. "J'ai le sentiment que vous aimeriez des détails là-dessus, mais je ne vous en donnerai pas. (...) Tout le monde le sait déjà. Il n'y a pas grand-chose à dire de plus. Et je ne veux pas parler uniquement de dopage. C'est évidemment un élément mais 99% de ma carrière n'a rien à voir avec le dopage."

"Je ne sais pas qui est passé à la vitesse supérieure en premier"

Pourtant, Armstrong révèle qu'au début de sa carrière, et notamment en 1993, quand il est devenu champion du monde à Oslo, en Norvège, la question n'était pas de savoir qui se dopait, mais comment on se dopait. Il précise qu'à l'époque, son équipe Motorola en était encore au dopage à papa (il dissocie le dopage "low-octane", la cortisone, les corticoïdes, etc. et "high-octane", le dopage sanguin, etc.). "Je ne sais pas qui est passé à la vitesse supérieure en premier", insiste-t-il. "Mais, en 1993, ce n'était pas le cas chez Motorola." A-t-il eu le choix de ne pas commencer à se doper : "bien sûr, nous avions le choix", reconnaît-il. "Nous aurions pu bâcher et rentrer chez nous, mais nous avons eu le sentiment que pour concourir à ce niveau, nous n'avions pas le choix."

De la même façon, Armstrong semble dédouaner les autorités sportives de son époque. "Ils n'ont pas eu les outils pour faire quelque chose avant peut-être dix ans", souligne-t-il. Comme souvent - et comme d'autres cyclistes aussi -, l'ancien leader de l'US Postal s'en prend aux autres sports, estimant que le cyclisme est le seul à se donner les moyens de débusquer les tricheurs. "Tous les autres sports qui ont des problèmes de dopage s'assoient et rigolent, se marrent vraiment, à l'aise, sans être critiqués, ni exposés et sans rien faire du tout."

Selon Armstrong, la "grosse différence" entre le cyclisme et des sports comme le football ou le tennis, c'est la solidarité entre les différents acteurs, et donc ici, entre les coureurs. "Nous, nous n'avons pas de voix, aucune unité", considère-t-il. "Les coureurs n'ont aucun droit. ASO (organisateur du Tour, entre autres, ndlr) continue de faire des millions, les équipes ne possèdent rien. La seule chose que possède une équipe, c'est son contrat annuel, et quand il est rompu, c'est foutu pour vous." Un an après, la morgue a peut-être disparu, mais pas la verve.