Armstrong refuse de collaborer

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avec agences , modifié à
DOPAGE - La suspension à vie du Texan ne sera pas levée par l'agence antidopage américaine.

L'info. Lance Armstrong ne collaborera pas avec l'agence antidopage américaine (Usada) et son président, Travis Tygart, dans le but de voir sa suspension à vie réduite. L'ancien cycliste américain avait jusqu'à mercredi, date limite fixée par l'Usada, pour accepter de fournir sous serment les détails de ses activités de dopage au sein du peloton, des informations qu'il s'était bien gardé de livrer lors de sa confession télévisée auprès d'Oprah Winfrey, le 18 janvier dernier. L'Usada avait d'abord laissé à Armstrong jusqu'au 6 février pour témoigner avant de lui accorder deux semaines supplémentaires pour peaufiner sa déposition. Finalement, Armstrong a décidé de ne pas saisir l'occasion qui lui était offerte de parler devant l'autorité antidopage de son pays.

Armstrong sur un triathlon (930x620)

La conséquence. L'Usada, qui avait décidé la suspension à vie du Texan, confirmée ensuite par l'Union cysliste internationale (UCI), avait été claire : pour qu'Armstrong puisse espérer la levée de sa suspension à vie et une réduction de celle-ci à huit ans minimum, il lui fallait fournir les détails sur le système de dopage dont il a bénéficié. S'il le refusait, sa suspension à vie serait confirmée. Ce refus de collaborer équivaut donc à une fin de carrière sportive pour Armstrong, lui qui avait justifié sa prise de parole télévisée par son envie de renouer avec la compétition, le triathlon ou le marathon, dont les épreuves sont placées sous l'égide du code mondial antidopage. Outre l'absence de détails, l'Usada avait également reproché à Armstrong d'avoir menti sur certains éléments, notamment sur les conditions de son retour en 2009 - Armstrong avait expliqué ne pas s'être dopé à l'époque - et sur son rapport de force avec ses coéquipiers, qu'il obligeait à se doper selon l'Usada.

L'explication. La défense d'Armstrong aurait visiblement souhaité que le cas de son client soit élargi à l'ensemble du monde du cyclisme. "Pour plusieurs raisons, Lance ne participera pas aux efforts de l'Usada d'effectuer des poursuites sélectives aux Etats-Unis qui ne font que diaboliser certains individus tout en n'abordant pas les 95% du sport (cycliste) qui ne sont pas sous sa juridiction", explique le communiqué de l'avocat de "LA", Tim Herman. Selon lui, Armstrong sera toutefois "le premier à passer la porte d'un tribunal international dont le rôle serait d'aborder dans sa globalité le cyclisme professionnel, sport presque entièrement européen, et une fois à l'intérieur (de ce tribunal), il répondra à toutes les questions".

Travis Tygart (930x1240)

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La réaction. L'Usada a assuré dans un communiqué signé de son président Travis Tygart (photo) qu'elle allait poursuivre sa mission, tout en regrettant la décision d'Armstrong. "Ces dernières semaines, Lance Armstrong nous a amené à croire qu'il voulait venir nous aider mais qu'il était préoccupé par la possibilité de possibles répercussions judiciaires au plan pénal et civil", a indiqué dans un communiqué le président de l'Usada, Travis Tygart. "Nous apprenons aujourd'hui par la presse (L'avocat du cycliste n'a pas prévenu l'Usada directement ndlr) que M. Armstrong a choisi de ne pas saisir l'occasion de venir honnêtement participer aux efforts de redressement de son sport." S'il a bien reconnu s'être dopé, Armstrong l'a fait devant des caméras de télévision et non sous serment. Un témoignage devant l'Usada aurait pu lui coûter très cher. Une compagnie d'assurances lui réclame ainsi le remboursement d'un peu plus de 12 millions de dollars, soit 9 millions d'euros.