Mondial 2017 : les Bleus face à leur extraordinaire destin

Luc Abalo - Mondial de handball 2017
Luc Abalo vise un huitième titre international avec les Bleus à l'occasion du Mondial de handball 2017. © FRANCK FIFE / AFP
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avec agences
Un succès face à la Norvège en finale du Mondial organisé à domicile marquerait plus qu'une reconquête pour les Experts : une véritable apothéose devant un public conquis par leurs exploits à répétition.

Ils y sont presque... Nikola Karabatic et les "Experts" n'ont plus qu'une marche à gravir dimanche (17h30). Ils devront s'imposer face la sensation norvégienne, pour un couronnement dans leur fief de Paris-Bercy, qui scellerait l'apothéose d'une génération dorée.

L'icône du handball tricolore et ses compères Luc Abalo, Michaël Guigou, Thierry Omeyer, Daniel Narcisse ont déjà remporté tous les titres majeurs en plusieurs fois mais deux seulement ont vécu les réjouissances d'un sacre à domicile. En 2001, dans le vieux POPB, les "minots" Omeyer et Narcisse, 24 et 21 ans (40 et 37 aujourd'hui) participaient à l'avènement des "Costauds". Ce deuxième titre mondial en annonçait beaucoup d'autres.

Un sacre "à la maison". Cinq ans plus tard, les Bleus allaient se changer progressivement en machine à gagner pour glaner huit trophées sur les douze possibles et devenir la nation la plus titrée du hand masculin mondial (10). Quel meilleur aboutissement qu'un sacre "à la maison" devant 15.000 supporters ? L'occasion est en or car cette finale leur est presque servie sur un plateau.

Les aléas du tournoi ont fait que, chose rarissime, les Français n'ont pas eu à croiser leurs plus grands rivaux. L'Allemagne, reine d'Europe, le Danemark, champion olympique en titre, l'Espagne et la Croatie, sont tous tombés avant l'épilogue parisien. Les hommes de Didier Dinart et Guillaume Gille -tous deux de l'aventure de 2001- n'ont vraiment souffert qu'en quart de finale, face à des Suédois flamboyants mais matés dans l'ambiance grandiose de Villeneuve-d'Ascq.

Contenir la tornade norvégienne. De l'aveu français, la plaie des derniers Jeux Olympiques, qui ont vu les Bleus s'incliner en finale, n'est toujours pas refermée et une victoire au Mondial ne saurait la cicatriser. Mais ce serait une belle manière de rebondir et de prouver que la France, déchue de ses titres européen et olympique l'an passé, est encore LA référence mondiale.

Cela passe par un dernier succès contre la tornade norvégienne, novice à ce niveau. Jamais médaillée jusqu'ici, la sélection nordique, avec un jeu allant à 100 km/h heure, a englouti vendredi la Croatie (28-25 a.p.), pourtant bien plus expérimentée. Une demi-finale déroutante, à l'image du parcours d'une sélection qui ne s'était pas qualifiée pour le Mondial mais a bénéficié de l'invitation de la Fédération internationale.

Le triomphe de Dinart ? Il n'empêche que, dans ce pays où les handballeuses sont reines, la sélection masculine n'a jamais été aussi forte. Assez pour réaliser un exploit monumental ? Rien n'est moins sûr. L'écart d'expérience risque de peser dans la balance, sans oublier la fatigue. Les Français auront eu deux jours de récupération, les Scandinaves un seul.

Surtout, la France a déjà vécu une désillusion et s'est préparée pour en éviter une autre "dans la lignée de ce qui a été fait jusqu'ici", souligne le coach Didier Dinart. Pour lui, ce triomphe serait aussi l'occasion de s'affranchir de l'ombre tutélaire de son prédécesseur Claude Onesta, auréolé de huit titres internationaux avec les Bleus.