Mondial 2015 : pour les Bleues, l’Allemagne n’est plus un tabou

Eugénie Le Sommer prend le dessus sur Melanie Behringer en octobre dernier, à Offenbach. (1280x640) Daniel ROLAND/AFP
Eugénie Le Sommer (à dr.) prend le dessus sur Melanie Behringer en octobre dernier, à Offenbach. © Daniel ROLAND/AFP
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Julien Froment, envoyé spécial à Montréal , modifié à
SANS COMPLEXE - Les Bleues affrontent l’Allemagne, vendredi soir. En l’espace de deux ans, l’équipe de France féminine a quasiment comblé son retard sur sa voisine outre-Rhin.

Les Bleues affrontent l’Allemagne, vendredi soir, au stade Olympique de Montréal, en quarts de finale du Mondial féminin, dans la peau "d’outsiders", dixit le sélectionneur national Philippe Bergeroo. Mais, pour autant, les Bleues ont récemment mis fin au le complexe d’infériorité qui existait entre elles et leur voisine outre-Rhin.

57 ans de disette. France-Allemagne, Allemagne-France, cela fait 57 ans que cela dure en compétitions officielles. 57 longues années que les Français ne parviennent pas à battre nos voisines d'outre-Rhin. Pour trouver une trace d'un succès récent contre la Nationalmannschaft, Jessica Houara a dû ressortir l’album photo et "une victoire lors d’un échange franco-allemand en moins de 17 ans". "A l’époque, c’était une première et on était très contentes de l’avoir fait", se remémore-t-elle.

Mais depuis cette date, la donne a quelque peu changé. Les grandes Bleues ont rectifié le tir. Les dernières rencontres ont été accrochées, avec même une victoire tricolore en terres germaniques – une première – en octobre dernier (2-0). "Il faut s’inspirer de cette victoire, on avait fait un bon match", se remémore au micro d'Europe 1 l’attaquante Eugénie Le Sommer.

Franchir un vrai cap. Si les Françaises sont désormais sans complexe, elles doivent l’emporter vendredi soir pour franchir ce cap qui leur manque. Le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët estime au micro d'Europe 1 que "l’écart s’est réduit", ajoutant : "Je crois que l’équipe de France s’est organisée non pas pour donner une réplique à l’Allemagne, mais pour faire un vrai match. Je pense qu’on est meilleurs, je pense qu’on peut gagner".

Du côté des Allemandes, on concède à mots couverts qu’on aurait préféré croiser le fer avec les voisines françaises plus tard dans la compétition et que, finalement, cette rencontre est une finale avant l’heure pour les deux équipes. "C’est l’adversaire le plus difficile à manœuvrer, l'Allemagne aurait préférer affronter les Etats-Unis ou le Japon, plutôt que la France", concède ainsi Jana Lange, journaliste pour l’agence allemande Sports-Informations Dienst.

A quelques heures de ce choc, la bataille psychologique a fait rage en conférence de presse. Le sélectionneur tricolore Philippe Bergeroo a affirmé que la France était outsider - "on n’a pas le même palmarès que l’Allemagne" – quand son homologue Silvia Neid affirmait elle que la Nationalmannschaft n’était pas favorite. Ce poker menteur ne fait pas qu'alimenter la rivalité franco-allemande, il prouve que les deux équipes "boxent" désormais dans la même catégorie.

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