Mondial 2015 : les Bleues lésées par le tirage au sort ?

Mondial de football féminin - FRANCK FIFE / AFP - 1280
© FRANCK FIFE / AFP
  • Copié
Julien Froment, à Montréal
ARRANGEMENTS ENTRE AMIES - La France s’est retrouvée, bien malgré elle, dans la partie de tableau la plus difficile de la compétition.

L’équipe de France a été éliminée dans la nuit de vendredi à samedi par l’Allemagne, aux tirs au but (1-1, 5 tab à 4), malgré un match plein de maîtrise. Si les Bleues ont eu de nombreuses occasions de tuer le match, en début (Louisa Necib dès la 1ere minute) et en toute fin de rencontre (Gaëtane Thiney, à la 117e minute), les joueuses ont du mal à digérer le fait d’avoir affronté les numéros 1 au classement Fifa dès les quarts de finale.

"Qu'ils arrêtent de nous prendre pour des cons." A la sortie du vestiaire, la milieu de terrain Camille Abily a bien eu du mal à cacher sa frustration au moment d’évoquer ce match qui ressemblait plus à une finale qu’à un quart. "Ce n’est pas un vrai tirage au sort qui est effectué par la Fifa. Ce n’est pas pour les blâmer mais pourquoi ne fait-on pas comme chez les garçons? A1, c’est le Canada et pour le reste, on tire au sort les têtes de séries", s’étouffent-elle au micro Europe 1." Ne me dites pas que c’est pour qu’il y ait du monde, il n’y avait personne à Moncton! À un moment, il faut qu’ils arrêtent de nous prendre pour des cons…"

Car dans la coulisse, la Fifa a quelque peu "avantagé" le pays hôte, le Canada, qui a bénéficié d’un tirage au sort plus clément. En cas de première place dans son groupe – ce qui a été le cas -, les Canadiennes étaient ainsi assurées d’affronter en huitièmes de finale une équipe classée parmi les meilleures troisièmes, la Suisse en l’occurrence (devancée par le Japon et le Cameroun, ndlr).

Pas une excuse. Les Françaises, elles, ont hérité d’une sélection classée deuxième de son groupe et, surtout, de la partie de tableau avec les numéros 1 (l’Allemagne) et 2 (Etats-Unis) mondiaux. Du côté du staff français, quel ne fut pas l’étonnement lors du tirage au sort, en novembre dernier, quand une délégation d’un autre pays lui annonçait dans quel groupe les Bleues étaient, alors que le tirage au sort n’avait même pas encore été effectué…

Les Françaises le savaient. Du côté de la Fifa, et de son secrétaire Jérôme Valcke, un souci de localisation et de meilleures expositions pour les diffuseurs ont été avancés. Les chaînes françaises présentes au Canada ont confirmé qu’ils savaient déjà que les Bleues allaient jouer à Moncton en phases de groupes par exemple. "C’est frustrant même si on le savait dès le départ", se désole Camille Abily, même si elle ne veut pas prendre cette péripétie pour excuse. "On espérait quand même aller au bout, on l’a prouvé vendredi", affirme la joueuse.

Encore récente, cette Coupe du monde à 24 équipes - une première - est encore en phase d’apprentissage, aussi bien du côté des sélections que de son instance organisatrice la Fifa. Reste à voir si elle sera aussi "généreuse" avec les Bleues en 2018, à la veille du tirage au sort pour le Mondial 2019 qui se tiendra dans l’Hexagone.