Millième au Parc des Princes : ces dix matches qui ont fait l’histoire du PSG

En 1982, le PSG remporte sa toute première Coupe de France... au Parc des Princes.
En 1982, le PSG remporte sa toute première Coupe de France... au Parc des Princes. © PHILIPPE BOUCHON / AFP
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T.M. , modifié à
Vendredi soir, face à Saint-Étienne, pour la quatrième journée de Ligue 1, le PSG dispute son millième match au Parc des Princes. Retour sur ces dix rencontres qui resteront gravées à jamais.
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C’est un chiffre ô combien symbolique pour le Paris Saint-Germain. Le club de la capitale jouera vendredi soir contre Saint-Etienne, en ouverture de la quatrième journée de Ligue 1, son millième match dans son enceinte chérie du Parc des Princes. Pour l’occasion, la direction parisienne a tenu à rendre hommage à ce passé parfois glorieux.

En marge de la rencontre face à l’ASSE, dix-huit anciens joueurs se verront ainsi remettre un maillot commémoratif, de Jean-Marc Pilorget à Zoumana Camara en passant par Vincent Guérin, Luis Fernandez, José-Karl Pierre-Fanfan ou encore Jérôme Rothen. Un film censé retracer l’histoire du club sera également diffusé au public et Camille Choquier, premier gardien de but des Rouge et Bleu donnera le coup d’envoi de la partie. Tous ont une histoire singulière avec le Parc des Princes, forgée au rythme de matches tout autant singuliers et pour certains inoubliables. Europe 1 vous propose de revenir sur ces dix rencontres qui ont contribué à la légende du Parc des Princes.

  • PSG-Red Star : 3-1 (10 novembre 1973, Division 2)

Le Parc n’aurait peut-être jamais été le Parc sans Daniel Hechter. Le premier président de l’histoire du club est en effet à l’origine du tout premier match du PSG dans son enceinte actuelle, lui qui évoluait jusque-là à Jean Bouin. Alors en Deuxième Division, les Parisiens affrontent le Red Star… en lever de rideau du match d’ouverture de D1 opposant le Paris FC à Sochaux. Sous les ordres de Just Fontaine, le PSG s'impose 3-1 et Othniel Dossevi (l'oncle de Mathieu, actuel joueur du Standard de Liège, passé par Le Mans et Valenciennes) inscrit le premier but du Paris Saint-Germain dans son stade de Porte d’Auteuil.

  • PSG-Valenciennes : 4-2 (4 juin 1974, Division 2)

C’est le premier match charnière dans l’histoire du PSG, confronté à l’US Valenciennes en barrages d’accession à la D1. Défaits 2-1 dans le Nord à l’aller, les Parisiens renversent la vapeur chez eux en s’imposant 4 buts à 2, et rejoignent l’élite pour ne plus jamais la quitter. Au coup de sifflet final, le Parc s’embrase pour la première fois. Just Fontaine, lui, s'effondre sur la pelouse, victime d'un malaise vagal. Plus de peur que de mal pour l’ancienne gloire du football français, qui finit par se relever quelques minutes plus tard.

  • PSG-OM : 5-1 (8 janvier 1978, Division 1)

La rencontre PSG-OM n'est pas encore à l’époque le véritable "Classique" du championnat de France comme il a pu l’être par la suite. Mais ce match a marqué les esprits à bien des égards. D’abord parce qu’avant le début de la rencontre, le combat s’annonce assez inégal. L’OM est premier du championnat au moment de ce déplacement au Parc. Le PSG, lui, est en pleine tourmente. L’affaire de la "double billetterie" bat son plein avec l’annonce de la suspension à vie de son président, Daniel Hechter. Sous la houlette de leur entraîneur Jean-Michel Larqué, les Parisiens, emmenés par le légendaire Carlos Bianchi et le non moins légendaire Mustapha Dahleb, s’imposent 5 à 1. Le Parc des Princes exulte et scande des "Hechter président" à tue-tête. Une victoire qui reste à l’heure actuelle la plus large du club face aux Phocéens.

  • PSG-Bastia : 7-1 (22 septembre 1984, Division 1)

Contrairement aux précédents, rien ne laissait présager que ce match allait rester dans l’histoire. Un homme l’a cependant permis : Safet Susic, qui décide ce soir-là de distiller cinq passes décisives à ses coéquipiers. Un record encore inégalé qui permet à Paris de corriger sèchement Bastia (7-1).

  • PSG-Saint-Étienne : 2-2 (6-5 t.a.b) (15 mai 1982, Coupe de France)

Douze ans à peine après sa création, le Paris Saint-Germain remporte au Parc des Princes le tout premier trophée de son histoire. Cette finale de Coupe de France déchaîne les foules, avec près de 150.000 demandes de billets pour seulement 46.160 disponibles. Face aux Verts de Michel Platini, qui fait ce jour-là ses adieux à la France avant son départ à la Juventus Turin, le club de la capitale s’impose aux tirs aux but après un match dantesque. "Platoche" avait répondu à l’ouverture du score de Toko, avant de doubler la mise en prolongation. Le Parc n’y croit plus. Mais dans les dernières secondes du match, Dominique Rocheteau surgit et crucifie ses anciens partenaires stéphanois. Le terrain est alors envahi par les supporters et le président Francis Borelli embrasse la pelouse, dans une ambiance incroyable. Une demi-heure après cette interruption, la séance de tirs aux buts vient sceller le sacre parisien, sous les yeux de François Mitterrand et Jacques Chirac.

  • PSG-Real Madrid: 4-1 (18 mars 1993, Coupe UEFA)

De ces mille matches disputés au Parc, s’il ne fallait en retenir qu’un, ce serait sans conteste ce quart de finale retour de la Coupe UEFA. Le plus beau, et surtout le plus fou que le club francilien ait connu. Face au prestigieux Real Madrid, Paris, récemment racheté par Canal+, s’incline 3-1 à l’aller et voit ses chances de qualification grandement entamées. Le couteau entre les dents, George Weah lance la remontée fantastique en ouvrant le score à la 35e minute, avant que David Ginola ne double la mise d’une splendide demi-volée, à seulement dix minutes de la fin du temps réglementaire. Le suspense est à son comble au Parc des Princes. À la 89e minute, Valdo fait exploser les travées en inscrivant un troisième but. Et là, c’est l’ascenseur émotionnel : Zamorano fait se rasseoir tout le monde en répliquant à la 94e minute, portant le score à 3-1, comme au match aller. Les deux équipes se dirigent tout droit vers les prolongations. Mais l’improbable se produit : à la 96ème minute de jeu, Antoine Kombouaré conclut ce match mythique d’un coup de tête désormais passé à la postérité, suite à un coup franc de Naldo. "Tous les amateurs de foot s’en souviennent, quelle que soit leur équipe favorite", comme le dit Michel Denisot.

  • PSG-Barcelone :  2-1 (15 mars 1995, Ligue des champions)

Après le Real, place au Barça, deux ans plus tard. Sorti en tête du groupe B de la Ligue des champions avec six victoires en six matchs, le PSG doit se coltiner les Blaugrana en match éliminatoire. Catalans et Parisiens se séparent sur un match nul 1-1 au Camp Nou. Quinze jours plus tard, au Parc, Paris se met en difficulté en encaissant un but de Bakero, à la 50e minute. Mais à cette époque, les Rouge et Bleu pouvaient compter sur un homme : leur capitaine brésilien Raï, qui égalise sur corner à la 73e minute. Avant que Vincent Guérin, poussé par un public en fusion, ne vienne mettre sa pierre à l’édifice dix minutes plus tard. "L’ambiance est magnifique. Avec le match contre le Real en 1993, c'est ce que j'ai connu de plus fort au niveau du bruit", témoigne le héros du match. 

  • PSG-Steaua Bucarest : 5-0 (Coupe de l’UEFA 1997)

Malgré son titre en Coupe des coupes l’année précédente, le PSG a besoin d’un miracle pour se qualifier pour la Ligue des champions. La faute à une grosse boulette. Les Parisiens perdent en effet le match aller 3-0 sur tapis vert. Battu 3-2 sur le terrain en Roumanie, le club a en effet aligné Laurent Fournier, pourtant suspendu. La presse, qui estime à 70 millions de francs (environ 13 millions d’euros) le manque à gagner en cas d’élimination, n’est pas tendre avec Paris, à qui il faut désormais quatre buts pour espérer continuer son aventure européenne. Sous la pluie, Raï ne met que deux minutes pour transformer un penalty obtenu par Florian Maurice. Le Brésilien récidive à la 22e. Simone et Maurice marquent eux aussi avant la pause. En guise de cerise sur le gâteau, Raï s’offre un triplé en seconde période. Encore une fois, le public du Parc n’est pas étranger à ce retournement de situation. "Il a été plus grand que jamais", loue Michel Denisot, encore lui.

  • PSG – OM : 3-0 (26 octobre 2002, Ligue 1)

Cette fois, la rivalité entre les deux clubs est bien réelle. Alors que les deux équipes sont au coude à coude en championnat, le PSG compte une nouvelle fois sur un Brésilien au pied magique. Ronaldinho inscrit ses deux premiers buts au Parc des Princes, d’abord d’un coup franc excentré, puis sur un penalty juste avant la pause. L’image qui restera, c’est aussi celle de Luis Fernandez, l’entraîneur parisien, qui lâche quelques pas de danse provocateurs en direction des supporters marseillais. Avant cette rencontre, le PSG n'avait jamais battu aussi largement l'OM depuis 1991.

  • PSG-Saint-Étienne : 1-1 (10 mai 2008, Ligue 1)

Le PSG a beau frôler dangereusement avec la relégation, le Parc des Princes ne s’arrête pas de chanter pour autant. Surtout quand il s’agit de dire au revoir à son attaquant préféré, Pedro Miguel Pauleta, auteur de 109 buts en 211 matches sous les couleurs parisiennes. Un superbe tifo recouvre les trois tribunes du stade. L’une est au couleur du Portugal, son pays, une autre est blanche et bleue, aux couleurs des Açores, sa région, et la troisième, rouge et bleu, est flanquée du numéro 9.  Sur le terrain, le PSG arrache le nul face à l’ASSE grâce à Jérémy Clément, avant de sauver sa peau à Sochaux la semaine suivante. Au moment de retrouver Saint-Étienne vendredi soir au Parc des Princes, le constat est implacable : le Paris Saint-Germain a bien changé depuis l’arrivée des Qataris à la tête du club, en 2012.