Ligue Europa : OL-AS Rome, le Lyon peut-il manger la Louve ?

Lacazette-Dzeko, l'un des duels à distance de ce OL-AS Rome.
Lacazette-Dzeko, l'un des duels à distance de ce OL-AS Rome. © AFP
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T.M. , modifié à
Pour continuer à caresser son rêve européen, l'OL aura fort à faire contre l'AS Rome, jeudi soir en huitième de finale de Ligue Europa. Un adversaire costaud, qui reste malgré tout à sa portée.

Difficile, mais pas impossible. Jeudi soir au Parc OL, les Gones vont devoir mettre leur tenue des grands soirs pour rivaliser avec l'AS Rome, en huitième de finale aller de Ligue Europa. Sur le papier en tout cas, il y a match…

La défense : match nul

C'est bien là le point faible des deux équipes. Le départ de Samuel Umtiti au Barça l'été dernier a laissé des traces dans l'arrière-garde lyonnaise. Ni Nicolas N'Koulou, ni Mapou Yanga-Mbiwa n'ont réussi à y imposer leur leadership. À chaque match, le club rhodanien a l'occasion de constater ses lacunes défensives. Cependant, Bruno Genesio a peut-être trouvé la solution, en alignant la plus jeune charnière d'Europe : Mouctar Diakhaby (20 ans et 2 mois) et Emanuel Mammana (21 ans et 1 mois). S'ils n'ont évolué qu'à six reprises côte à côte, ils n'ont jamais connu la défaite dans cette configuration (4 victoires et 2 nuls). Face à la Roma et son attaque de feu, il s'agira de voir s'ils ont vraiment la tête – et les reins – solides.

Côté romain, le constat est à peu près le même, surtout en l'absence de l'international allemand Antonio Rüdiger. Mais si la défense à trois – Manolas, Fazio, Juan Jesus – offre néanmoins quelques garanties, Luciano Spaletti alignera son jeune gardien brésilien Alisson (24 ans), comme il en a pris l'habitude en Ligue Europa, qui reste un cran en-dessous du gardien lyonnais Anthony Lopes.

Le milieu de terrain : avantage AS Rome

S'il est un secteur où les Giallorossi écrasent tout sur leur passage, c'est bien le milieu de terrain. Un joueur en particulier sort du lot : Radja Nainggolan, auteur d'une énorme saison dans la capitale italienne. Placé plus haut sur le terrain par Spaletti, le Belge à la crête marque désormais beaucoup, avec déjà 9 buts en championnat et 12 toutes compétitions confondues. Il est sans aucun doute le milieu le plus complet de Serie A depuis le départ de Paul Pogba à Manchester United. Et quand, en plus, on a derrière soi l'historique Daniele de Rossi et ses 82 matches européens au compteur, c'est peu dire qu'il faudra être solide côté lyonnais.

En face, si Lucas Tousart s'impose peu à peu dans l'entrejeu et que Corentin Tolisso s'avère toujours aussi indispensable, c'est bien le cas Maxime Gonalons qui inquiète. En difficulté ces dernières semaines, le capitaine lyonnais de 28 ans sera bien titulaire jeudi soir, comme l'a exceptionnellement annoncé Bruno Genesio en conférence de presse. À lui de rendre la confiance que lui apporte son coach.

Attaque : (léger) avantage AS Rome

Il n'y a qu'à regarder les chiffres : la Roma, cette saison, c'est plus de 2 buts de moyenne par match. Un grand nombre d'entre eux viennent de la patte d'un homme, le Bosnien Edin Dzeko, auteur déjà de 29 pions toutes compétitions confondues, dont 8 en Ligue Europa, où il fait figure de meilleur buteur. À noter tout de même : le géant d'1,92 m n'a pas marqué depuis trois matches…

À titre de comparaison, Alexandre Lacazette, lui, en est à 27 buts, dont trois en Europe (2 en Ligue des champions, 1 en Ligue Europa). "Ce qui me sépare de Dzeko ? J’ai quelques centimètres en moins", rigole-t-il. "C’est un des meilleurs attaquants d’Europe, il est complet. J’ai peut-être plus de vitesse, mais il a un meilleur jeu de tête que moi…", juge-t-il lui-même. Et si certains ont des doutes sur ses capacités à être décisif dans les matches importants, ce n’est en tout cas pas le cas de Luciano Spalletti, le coach de l’AS Roma qui le décrit comme un "top joueur" à qui il ne "faudra pas beaucoup d’occasions" pour marquer…

S'il est donc difficile de départager les deux avants-centres, Edin Dzeko pourra s'appuyer sur la vitesse et le talent de Mohamed Salah derrière lui. La flèche égyptienne a de quoi donner quelques complexes à Mathieu Valbuena et Maxwell Cornet, également alignés jeudi soir.

L'expérience européenne : match nul

"La Roma, c'est un tirage difficile, c'est une équipe qui a l'expérience des compétitions européennes", avait réagi Genesio après le tirage au sort, il y a deux semaines. Sur ce point, il n'a pas tort : Ligue des champions et Ligue Europa confondues, les Romains pèsent 647 rencontres européennes, contre "seulement" 448 pour Lyon. Le passé récent donne en revanche quelques arguments aux Lyonnais. Depuis la saison 2009/2010, l'OL a remporté 43,5 % de ses joutes européennes (27 sur 62), quand les Romains n'en sont sortis vainqueurs que dans un tiers des cas (14 sur 42). 

Le club rhodanien squatte même la scène continentale chaque année depuis 1997 avec au compteur cinq quarts de finale, trois en Ligue des Champions (2004, 2005, 2006) et deux en coupe de l'UEFA ou C3 (1999, 2014) ainsi qu'une demi-finale en C1 (2010).

La forme du moment : avantage Lyon

Si le parcours des Italiens en Europe ressemble pour le moment à une balade de santé - après avoir fini premiers de leur groupe en Ligue Europa, les joueurs de la Louve ont obtenu avec brio leur qualification contre Villareal en seizièmes de finale, (victoire 4-0 en Espagne lors du match aller) - le club italien s'avance au Parc OL affaibli par une mauvaise série de trois défaites lors de ses quatre derniers matches toutes compétitions confondues, en compromettant notamment ses chances d'accéder à la finale de la coupe nationale face à la Lazio (2-0) puis en fragilisant sa deuxième place de Serie A après un choc perdu face à Naples, à domicile (2-1).

L'OL, a contrario, reste sur une série de cinq matches sans défaite, pendant lesquels il a surtout inscrit 21 buts, dont 11 contre les Néerlandais de l'AZ Alkmaar au tour précédent (4-1, 7-1).

Contre la Juventus Turin, en phase de groupes de Ligue des champions, l'OL avait livré deux prestations encourageantes (défaite 1-0 à Lyon, puis nul 1-1 en Italie). Aujourd'hui, il ne s'agit pas seulement de rivaliser, mais bien de l'emporter. "Nous avons l'ambition d'aller au bout", a d'ailleurs rappelé le coach des Gones, mercredi. "Si nous avons cette ambition, il faut aussi être capable d'éliminer de grosses équipes comme la Roma", a-t-il ajouté.