Ligue Europa : face à Leipzig, l'OM a des raisons d'y croire

Les partenaires de Lucas Ocampos, ici à la lutte avec Ibrahima Konate, pourront notamment compter sur le retour de Florian Thauvin jeudi soir.
Les partenaires de Lucas Ocampos, ici à la lutte avec Ibrahima Konate, pourront notamment compter sur le retour de Florian Thauvin jeudi soir. © John MACDOUGALL / AFP
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Retour de Thauvin, supporters attendus en nombre… Battu à l'aller (1-0), l'OM s'accroche aux signes positifs à l'heure d'accueillir Leipzig, jeudi soir, pour une place en demi-finale de Ligue Europa.

Retrouver le dernier carré européen pour la première fois depuis quatorze ans : l'OM en rêve. Mais surtout, l'OM y croit. Pour ce faire, les Phocéens devront renverser les Allemands du RB Leipzig, en quarts de finale retour de Ligue Europa, jeudi soir (21h05) au stade Vélodrome. Les Marseillais s'étaient inclinés 1-0 à l'aller. "Mon petit doigt me dit que si on donne tout, on sortira de ce match là avec la qualification", a glissé Rudi Garcia, mercredi en conférence de presse. L'entraîneur de l'OM - ou en tout cas son petit doigt - le sait : l'exploit est possible. Les signes positifs sont là, en tout cas.

Florian Thauvin est de retour

Au premier rang des bonnes nouvelles, figure sans doute le retour du fils prodige. Absent depuis le 23 mars et une blessure avec l'équipe de France, Florian Thauvin sera sans doute aligné dès le coup d'envoi face à Leipzig. Et comme le concédait le jeune Maxime Lopez cette semaine, les Marseillais vont en avoir "besoin". Car "Flotov" est tout simplement la meilleure gâchette de l'OM depuis deux ans. En témoignent ses 14 passes décisives et ses 18 buts cette saison. L'ailier droit, qui a débloqué tant de situations, comme son égalisation arrachée à la dernière seconde contre Nantes (1-1), lors de la 28ème journée de Ligue 1, est surtout de retour au meilleur moment.

L'OM doit en effet absolument faire trembler les filets jeudi, ce qu'elle n'a plus réussi à faire depuis deux matches. À l'aller à Leipzig (1-0) et dimanche contre Montpellier (0-0), les joueurs de Rudi Garcia s'étaient procuré les meilleures occasions, mais leurs frappes avaient manqué de précision, quand les montants ne s'étaient pas chargés de les renvoyer.

Le stade Vélodrome promet d'être bouillant

Le public marseillais est remonté à bloc pour pousser les siens, jeudi soir. Pour preuve, 60.300 billets ont déjà été vendus. Le record d'affluence de la saison - 60.410 spectateurs pour la réception du PSG, le 22 octobre dernier (2-2) - devrait donc être battu, tout comme celui réalisé en Coupe d'Europe, qui remonte à 2004 : 58.897 supporters avaient assisté à la victoire contre Newcastle (2-0), en demi-finales retour de la C3.

Une telle effervescence peut peser lourd dans l'équation. Rudi Garcia en est conscient, lui qui a regardé mardi l'exploit de son ancien club, l'AS Rome, contre Barcelone, en quarts de finale de la Ligue des champions (3-0, après le 4-1 de l'aller) : "C'est un exemple à suivre pour deux critères : le stade était plein et l'ambiance fantastique, le Vélodrome va battre son record en Coupe d'Europe, et aussi les joueurs se sont sublimés. À nos joueurs de le faire."

Leipzig, et plus particulièrement son attaquant vedette Timo Werner, peuvent légitimement trembler. En septembre, l'international allemand avait d'ailleurs demandé à être remplacé dès la demi-heure de jeu, incommodé par le boucan des supporters de Besiktas, lors du match à Istanbul, en Ligue des champions. Depuis, Werner ne semble plus dérangé par le bruit, mais cette histoire l'escorte toujours. Et pourrait donner des idées aux Marseillais. À condition que le buteur du RB Leipzig soit aligné.

Les Allemands pourraient souffrir d'une absence de marque

Auteur de l'unique but à l'aller, Timo Werner souffre d'une douleur à une cuisse qui pourrait le priver de la rencontre. Une absence qui s'avérerait préjudiciable pour les hommes de Ralph Hasenhüttl. Pour sa première campagne internationale, le joueur de 22 ans a déjà marqué sept fois et délivré deux passes décisives, en phase de poule de Ligue des champions puis en Ligue Europa.

Mercredi matin, il ne s'est pas entraîné avec l'équipe et a seulement fait quelques exercices individuels. Il est cependant parti dans l'avion avec le reste du groupe, dont le milieu de terrain Naby Keita, touché lundi soir à la hanche en championnat, mais qui a pu s'entraîner normalement mercredi.

La défense de l'OM a plus d'automatismes

Côté marseillais aussi, il y aura des absents, notamment en défense : Steve Mandanda, Adil Rami et Rolando avaient déjà manqué à l'aller. Ils ne seront pas là non plus au retour. Alignés pour la première fois ensemble la semaine dernière, le jeune Boubacar Kamara et l'expérimenté Luiz Gustavo ont depuis montré de belles choses.

Malgré son jeune âge (18 ans), Kamara a prouvé qu'il était digne de confiance. Et le Brésilien qu'il était capable de jouer à un poste qui n'est pas le sien. Côté gardien, Yohann Pelé, coupable d'une erreur fatale outre-Rhin, n'a certes pas l'aura ni le talent de Mandanda, mais "l'Albatros" a au moins réussi à préserver sa cage dimanche soir contre Montpellier (0-0). Avant cela, il s'était incliné sur les cinq derniers tirs cadrés de ses adversaires…

Leipzig s'est fait couper les ailes lundi

Si l'OM jouait là son 51ème match de la saison - un record en Europe – les joueurs phocéens ont néanmoins eu un jour de repos supplémentaire par rapport à son prochain adversaire. C'est tranquillement qu'ils ont donc pu regarder lundi soir la gifle subie par Leipzig, à domicile, face à Leverkusen (4-1).

Lors de ce match, le RB a concédé quatre buts en 25 minutes et perdu la 4ème place de Bundesliga, qualificative pour la prochaine Ligue des champions. De quoi donner un peu plus de confiance à l'attaque de l'OM, dont Kostas Mitroglou est favori pour occuper la pointe. "On a intégré la défaite de Leipzig contre Leverkusen aux séances vidéo", a révélé Garcia. "Des choses se confirment sur les forces et faiblesses de cette équipe".

Marseille l'a déjà fait

Pour y croire un peu plus, le seul club français encore en course sur la scène continentale peut convoquer sa riche histoire européenne. En effet, l'OM a déjà remonté un 1-0, en seizièmes de finale retour de Coupe des coupes 1969-1970, contre le Dukla Prague (2-0). Et ce n'est pas tout.

En huitième de finale de C1 1990-1991, il avait corrigé le Lech Poznan (6-1), avec un triplé de Philippe Vercuysse, après une défaite (3-2) à l'aller. Enfin, il ne faut pas oublier le 5-1 passé à La Corogne (2-0 à l'aller) en finale d'Intertoto 2005, avec le défunt propriétaire Robert Louis-Dreyfus dansant en claquettes sur la pelouse d'un Vélodrome en fusion.

À convoquer l'histoire, l'OM a même déjà fait dérailler Leipzig, le glorieux Lokomotiv, pour la première campagne européenne de l'ère Bernard Tapie, au premier tour de la C2 1987-1988. Cette année-là, les Phocéens avaient atteint les demies. "C'est pour ça que je suis venu ici, parce que la Coupe d'Europe est dans l'ADN de l'Olympique de Marseille", n'a pas manqué de répéter Rudi Garcia mercredi. À lui désormais de le prouver.