Ligue des champions - Bayern-PSG : une autre "remontada" est-elle possible ?

Kurzawa, Neymar, Lucas et Thiago Silva (1280x640)
Layvin Kurzawa, Neymar, Lucas et Thiago Silva attendent fébrilement le match à Munich. Ou pas. © FRANCK FIFE / AFP
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Julien Froment et , modifié à
Le PSG dispute la finale de son groupe, mardi soir, à Munich. Seule une défaite par quatre buts d'écart au moins le privera de sa première place. Impossible ?

Neuf mois plus tard, la "remontada" subie par le PSG au printemps contre le FC Barcelone, en huitièmes de finale de la Ligue des champions (défaite 6-1 au retour après une victoire 4-0 à l'aller) est-elle définitivement de l'histoire ancienne ? On va avoir des éléments de réponse, mardi soir, à l'Allianz Arena de Munich. Car, sans vouloir manquer de respect au Celtic Glasgow ou à Anderlecht, tous les deux rossés dans les grandes largeurs (0-5 et 0-4), le PSG va subir cette saison son premier gros test européen hors de ses bases sur le terrain du Bayern.

La victoire obtenue à l'aller (3-0) met a priori les Parisiens, déjà qualifiés pour les huitièmes de finale, à l'abri d'une mauvaise surprise, à savoir la perte de la première place du groupe, qui permet de recevoir lors du match retour en huitièmes. Il faudrait pour cela que le PSG s'incline par quatre buts d'écart. Mais depuis le dernier Barça-PSG, on n'est plus sûr de rien. De là à dire qu'une autre "remontada" menace le PSG…

OUI : "Le Bayern 'nouveau' va avoir les crocs"

Par Nicolas ROUYER

"Le PSG n'a pas préparé son déplacement à Munich de la meilleure des façons qui soit : il a concédé samedi après-midi à Strasbourg sa première défaite de la saison (2-1), toutes compétitions confondues. Au-delà de l'aspect psychologique - il n'est jamais bon de perdre -, l'équipe de la capitale a étalé quelques lacunes déjà aperçues ici ou là depuis août : manque d'efficacité, déficit d'engagement au milieu, lacunes sur le couloir gauche. Et ce sentiment aussi que le froid anesthésie parfois les talents. On annonce 0°C mardi soir à Munich…

Certes, le PSG, large leader de Ligue 1, réussit un début de saison fracassant au niveau comptable. Mais il a souffert contre Lyon (2-0) et à Marseille (2-2), les deux seules équipes de niveau européen qu'il a affrontées cette saison (Monaco a prouvé qu'il n'avait pas ce niveau). Alors oui, le PSG a largement battu le Bayern à l'aller (3-0) mais, lors de cette rencontre, il avait aussi concédé beaucoup d'occasions contre une équipe en fin de cycle (Carlo Ancelotti a été limogé dans la foulée), privée de quatre de ses stars (Ribéry, Robben, Boateng, Hummels).

Les deux premiers nommés devraient être à nouveau absents mardi, mais le Bayern, entraîné par le revenant Jupp Heynckes, devrait retrouver sa charnière. C'est un tout autre Bayern que le PSG va affronter : Kingsley Coman, formé au PSG et lui aussi remplaçant au Parc, est en grande forme. Et toute une institution a soif de revanche.

Souvenons-nous aussi du dernier passage d'un club français à l'Allianz Arena. En novembre 2012, Lille était reparti avec une valise (6-1). Loin de nous l'idée de comparer le PSG actuel avec le Losc de l'époque, mais ce soir-là, le Bayern avait montré que, dans un grand soir, poussé par son public, il pouvait être inarrêtable. Il avait notamment inscrit cinq buts en 33 minutes. Presque aussi fort que les trois buts en sept minutes du Barça en mars dernier…"

NON : "Paris ne peut pas tout gâcher"

Par Julien FROMENT

"Alors oui, un passé pas si lointain que cela (neuf mois, ce n'est pas si long) a démontré qu’avec le PSG, tout pouvait arriver. Et même l'impossible, à savoir lâcher une qualification après avoir gagné 4-0 à l'aller, ce qui n'avait jamais été le cas dans l'histoire des Coupes d'Europe. Mais depuis, les recrutements de Daniel Alves, Kylian Mbappé et bien sûr Neymar ont été réalisés cet été. Et ils ont été réalisés avec ce but précis : que l’impossible ne se reproduise plus.

Alors oui, aussi, le PSG a perdu samedi à Strasbourg. Ce revers fait tâche, mais il a été concédé en Ligue 1, et face à un promu qui a eu un maximum de réussite. En Ligue des champions, c’est autre chose. Paris réalise un parcours quasi parfait : cinq matches, cinq victoires, 24 buts inscrits (un record qui va peut-être évolué mardi), et un seul encaissé.

Même face à un Bayern qui n’a plus rien à voir avec celui du match aller (un nouvel entraîneur, d'autres joueurs, une nouvelle dynamique), on ne voit pas comment ce PSG-là pourrait perdre par quatre buts d’écart. Et si l’arrière-garde, si solide depuis le début de la saison, devait connaître un coup de mou, il y aura toujours un diable devant pour marquer.

N'oublions pas non plus qu'à Strasbourg, le capitaine Thiago Silva a été mis au repos et qu'Edinson Cavani et Marco Verratti, pas des joueurs mineurs, ont eux aussi été ménagés. Paris ne va pas fauter, mardi, à Munich. Car Paris est averti et que Paris a très envie de finir cette phase de groupes invaincu, façon d’envoyer un signal fort à l’Europe du foot.