Ligue 1 : le Losc perd-t-il le nord ?

Supporters lillois (1280x640) François LO PRESTI/AFP
Les supporters du Losc se posent légitimement des questions sur l'avenir de leur club. © François LO PRESTI/AFP
  • Copié
, modifié à
Le club nordiste, 19ème du classement, a annoncé mardi soir le départ de son entraîneur Frédéric Antonetti. Sans doute le début d'une nouvelle ère.

"C'est avec un profond regret que je suis aujourd'hui amené à quitter mes fonctions d'entraîneur du Losc. Malgré la déception, je tenais, avant mon départ, à remercier les membres du staff, les joueurs, les salariés, les supporters du club et plus largement, l'ensemble des Lilloises et des Lillois pour l'accueil qu'ils m'ont réservé dès mon arrivée. Les gens du Nord n'ont pas failli à une réputation qu'ils méritent amplement." Frédéric Antonetti, qui a convenu mardi soir d'un départ "à l'amiable" de son poste d'entraîneur du Losc, a adressé aux supporters une lettre empreinte d'une belle émotion. Cette séparation entre le club nordiste et le technicien corse a été officialisée un an pile après son arrivée, le 22 novembre 2015. Le monde du football est parfois cruel.

Une situation sportive catastrophique. Le 13 septembre dernier, Frédéric Antonetti, qui avait redressé le Losc la saison dernière, avait en effet été prolongé jusqu'en… 2020 ! Le club était pourtant déjà bien mal en point en championnat (15ème après avoir perdu 4-1 face à Monaco trois jours plus tôt) et avait été éliminé très tôt de la Ligue Europa par le club azerbaïdjanais de Qabala. Mais le président du club, Michel Seydoux, appréciait Antonetti et il ne pensait certainement pas que la situation allait empirer.

Car, depuis cette déroute face à Monaco, le Losc a en effet enregistré sept défaites en neuf matches, pour deux petites victoires, à domicile, contre Nancy et Bastia. Après un tiers du championnat, le club nordiste, qui avait fini 5ème de Ligue 1 l'an dernier, pointe aujourd'hui à la 19ème et avant-dernière place. L'urgence a donc prévalu pour le président du Losc, qui a convenu d'un départ à l'amiable avec son entraîneur. "Une clause dans le contrat conclu entre les deux parties prévoyait des conditions de rupture anticipée, Frédéric Antonetti a fait le choix de renoncer aux trois dernières années de son contrat", précise le club nordiste dans son communiqué de mardi. C'est toujours ça pour les finances du club : Frédéric Antonetti émargeait quand même à 120.000 euros brut par mois.

En plein processus de revente. Le départ de Frédéric Antonetti est intervenu quatre jours après une nouvelle défaite à domicile, face à Lyon (1-0). Le résultat, mais aussi le spectacle proposé, pas loin d'être affligeant, avaient irrité les supporters les plus fidèles du Losc, dont les Dogues Virage Est, qui avaient déployé pendant la rencontre une banderole "On veut des Dogues, pas des chèvres".

Le président avait apporté un écho à leur jeu de mots, en indiquant que s'ils n'étaient pas des chèvres, ses joueurs jouaient "comme des chèvres". Notez la différence. Mais plus que les résultats catastrophiques ou les supplications des supporters, dont certains avaient réclamé la démission d'Antonetti, Michel Seydoux a agi dans un contexte particulier : en effet, il entend vendre le club. Et vendredi, il n'y a pas que les joueurs de l'OL qui sont venus au Stade Pierre-Mauroy. Il y a aussi Gérard Lopez. L'homme d'affaires hispano-luxembourgeois, dont le nom est revenu dans le dossier de la reprise de l'OM, a même fait un tour dans les vestiaires, vendredi. Quelques heures plus tôt, il avait indiqué avoir adressé une "offre ferme" de reprise à Michel Seydoux.

Difficile dans ces conditions de savoir ce qui a d'abord présidé à la décision de l'homme de cinéma : la situation sportive ou la perspective de la vente. "Gérard Lopez a été informé, mais n'avait ni la position ni le pouvoir de prendre une quelconque décision à ce sujet", a tempéré une source proche du dossier auprès de l'AFP. Mais Frédéric Antonetti ne devait pas se faire guère d'illusion. Son sort, à moyen terme, semblait scellé, comme l'a été celui de Franck Passi, débarqué de son poste d'entraîneur quand le milliardaire américain Frank McCourt a pris les rênes de l'OM et rapidement placé Rudi Garcia sur le banc.

De nouveaux hommes en approche. Car, depuis quelques semaines maintenant, le nouvel organigramme du Losc se met en place. Il y a le futur repreneur annoncé, donc, Gérard Lopez, mais aussi le directeur sportif portugais Luis Campos, transfuge de Monaco et un temps annoncé à… l'OM. Ces deux hommes devraient être les grands ordonnateurs du nouveau Losc, auquel il va d'abord falloir trouver un entraîneur. Les noms avancés par le quotidien L'Équipe sont le Portugais Vitor Pereira (ex-Fenerbahçe), le Belge Marc Wilmots (ex-Belgique) et… l'Argentin Marcelo Bielsa, qui avait réveillé l'OM lors de la saison 2014-15.

En attendant que ce puzzle ne se mette définitivement en place (si le projet de Gérard Lopez est finalement retenu, la vente devrait être effectuée avant la fin de l'année), c'est l'entraîneur adjoint Patrick Collot qui sera entraîneur intérimaire du Losc, samedi, à Nantes. Comme il l'avait déjà été l'an dernier, quand Hervé Renard avait été licencié. Une victoire serait évidemment la bienvenue. Pour sortir de la zone rouge et présenter un actif moins dégradé au repreneur potentiel.