Les sportifs de haut niveau désormais mieux protégés

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Les joueurs d'Auxerre avant la finale de la Coupe de France (photo d'illustration). © FRANCK FIFE / AFP
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avec AFP
PROTECTION - L'Assemblée a adopté un "statut" pour les sportifs de haut niveau afin de mieux les protéger. 

Blaise Matuidi touche 12 millions d'euros par an au PSG. Une somme colossale mais absolument pas représentative des salaires moyens que perçoivent les sportifs de haut niveau. Pour améliorer leur protection juridique et sociale, les députés ont adopté dans la nuit de lundi à mardi une proposition de loi socialiste, soutenue par le secrétaire d'Etat aux Sports Thierry Braillard.

Un nouveau contrat de travail. Porté par Brigitte Bourguignon, ce texte est destiné à "protéger les sportifs de haut niveau et professionnels et à sécuriser leur situation juridique et sociale". Il prévoit notamment la création d'un "statut" des sportifs et entraîneurs professionnels salariés, via un contrat de travail à durée déterminée spécifique.

Des accidents du travail mieux couverts. Cette loi prévoit également la création d'un dispositif de couverture accidents du travail-maladies professionnelles pour la pratique sportive des athlètes de haut niveau. Ces derniers auront l'obligation de contracter une assurance individuelle-accident, mise à la charge de la fédération de l'athlète. Une mesure chiffrée entre 3,5 et 5 millions d'euros par an.

Les sportifs aussi mieux suivis. Les fédérations sportives devront assurer le suivi socioprofessionnel de leurs licenciés inscrits sur la liste des sportifs de haut niveau, en lien avec l'État, les entreprises et les collectivités territoriales. Le texte reprend plusieurs propositions d'un rapport rendu en février au secrétaire d'Etat par le juriste du sport Jean-Pierre Karaquillo. Dans ce texte, un constat émergeait : 5.000 des 6.500 sportifs de haut niveau ne sont pas salariés, et donc pas couverts en cas d'accident sportif.

Les sportives enceintes aussi. La commission des Affaires culturelles, qui avait aussi voté la proposition de loi à l'unanimité, avait entre autres ajouté une mesure en faveur des droits des sportives de haut niveau en cas de maternité.

Tous les sportifs ne sont pas multimillionnaires. Après avoir évoqué la précarité de très nombreux sportifs de haut niveau, Thierry Braillard a noté que "trop souvent, on pense qu'un sportif professionnel gagne de l'argent, a des belles voitures, fait n'importe quoi avec cet argent". La précarité "matérielle et sociale" touche de "trop nombreux athlètes, qui n'ont pas tous des médailles d'or, ne sont pas dans une discipline attirant les sponsors ou avec une couverture médiatique suffisante pour générer des revenus à partir de leur image", selon le président de la commission, Patrick Bloche (PS).