Les JO de Rio ont-ils servi la candidature de Paris-2024 ?

Paris 2024 a-t-il marqué des points à Rio ?
Paris 2024 a-t-il marqué des points à Rio ? © LIONEL BONAVENTURE / AFP
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Simon Ruben avec H.F.
À Rio, les membres du comité Paris-2024 ont fait campagne durant la quinzaine olympique. Objectif ? Séduire, à un an du vote du CIO pour la ville qui accueillera les Jeux d'été 2024.
ENQUÊTE EUROPE 1

C'est l'autre compétition qui se jouait à Rio. Celle entre les villes candidates aux Jeux olympiques 2024, qui se terminera par le vote du Comité International Olympique (CIO) le 13 septembre 2017 à Lima. Séduire les membres du CIO, voilà l'objectif du comité de Paris-2024 présent à Rio.

Sillonner tout Rio pour vendre le projet. La recette est simple pour convaincre les membres du Comité International Olympique (CIO) : les faire rêver. À Rio, la France avait une vingtaine d'ambassadeurs qui ont sillonné toute la ville durant les Jeux pour faire la promo de Paris-2024. En enchaînant, notamment, les rendez-vous avec les présidents de fédérations sportives, une manière de prendre contact, mais aussi de détailler le projet de la capitale hexagonale. La fédération internationale de tir à l'arc a, elle, été ravie de découvrir le site de tir prévu aux Invalides, et de voir que Paris avait eu le souci de positionner les pas de tirs dans le bon axe par rapport au vent notamment.

Mais elle n'a pas manqué, non plus, de faire remarquer aux membres du comité des problèmes sur l'emplacement de certaines tribunes. Un ensemble de discussions précieuses pour modifier et améliorer le dossier avant le 3 février 2017, date butoir de dépôt du dossier de candidature.

Plusieurs millions d'euros investis. Le budget est resté secret, mais une chose est sûre : Paris a mis les moyens à Rio pour flatter les membres du CIO. Avec en guise de vitrine "le Club France" : un complexe installé dans un quartier huppé de la ville, avec le Corcovado en toile de fond. Un lieu de fêtes qui proposait animations, jeux et concerts. Une manière de casser l'image morose de la France qui a parfaitement fonctionné. Plus de 11.000 personnes s'y sont pressés quotidiennement, soit deux fois plus qu'il y a quatre ans à Londres. Évidemment, il y avait beaucoup de touristes, mais aussi des sportifs, des fédérations sportives et… des membres du CIO, accueillis comme des rois, avec notamment des plats préparés spécialement par un chef étoilé. De l'avis des sportifs, "le Club France" était LE lieu où il fallait être à Rio.

Les politiques mouillent le maillot. Incontestablement, Paris a marqué des points, avec la présence de François Hollande durant deux jours, qui a rencontré les membres du CIO. Avec Anne Hidalgo aussi, sur place durant les quinze jours de Jeux. Une façon de montrer l'envie de la France d'obtenir les Jeux. Les discours des représentants ont aussi permis de calmer les inquiétudes liées au risque terroriste, avec un élément de langage qui revenait souvent : "les grands événements, on sait faire", avec l'Euro 2016 comme premier exemple.

Toutefois, Rome, Budapest et Los Angeles ont eux aussi tenté de séduire les membres du CIO à Rio. La ville américaine s'est montrée au moins aussi convaincante que Paris, en faisant venir notamment des ingénieurs de la Silicon Valley pour présenter les dernières innovations technologiques. Paris-Los Angeles, le combat est lancé.