PATRICK MIGNON 3:38
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Patrick Mignon, sociologue du sport, ne croit pas vraiment en l'union nationale générée par le parcours des Bleus à l'Euro. 
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"D'abord, tous les Français n'aiment pas le football". C'est le constat qu'a dressé en préambule Patrick Mignon, sociologue du sport, dans Europe 1 Midi, jeudi. À quelques heures de la demi-finale de l'Euro entre l'Allemagne et la France, disputée jeudi soir à Marseille, le sociologue ne croit pas vraiment à l'union nationale générée par le parcours des Bleus à l'Euro, qui n'est selon lui "qu'une parenthèse".

"On oublie les problèmes le temps de la compétition". Comme le souligne judicieusement Patrick Mignon, "les tournois internationaux de football sont bien faits puisqu'ils arrivent au moment où les vacances commencent, dans une période de décontraction". Mais si le stress est réduit pendant cette période, "la réalité revient". "On oublie les soucis quotidiens le temps de la compétition. Le Championnat d'Europe, c'est une parenthèse." En comparant l'Euro au "sport du samedi matin", le sociologue n'est visiblement pas convaincu par le potentiel sentiment d'union nationale qui traverserait l'Hexagone actuellement.

Un contexte différent de 1998. Si la victoire des Bleus au Mondial 1998 avait créé un véritable engouement national, l'Euro 2016 ne devrait pas en faire autant. Pour Patrick Mignon, on ne peut pas assimiler le contexte actuel à celui de 1998 : "On ne pourra faire du black-blanc-beur".

"Les gens vont quand même regarder le match". Le sociologue l'admet : "Peut-être qu'une sorte d'unité se constitue". Mais, selon lui, les raisons ne manquent pas pour modérer ce phénomène : "D'abord, tous les Français n'aiment pas le football. Tous les Français n'aiment pas l'équipe de France de la même manière et pour la même raison. Et ceux qui regardent le foot n'aiment pas forcément l'équipe de France. Les cas sont nombreux."