Vendée Globe/Le Cléac'h : avec Thomson, "c'est un jeu d'échecs permanent"

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Le Vendée Globe 2016-217 est le 3e auquel participe le skipper breton après ceux de 2008-2009 et 2012-2013. © JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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NM , modifié à
Le skipper de Banque populaire, parti le 6 novembre dernier des Sables d'Olonne, fait le point sur son aventure alors qu'il fait la course en tête. 

À 80% du parcours du 8e Vendée Globe, Armel le Cléac'h, le skipper de Banque populaire qui fait la course en tête, fait le point sur son aventure autour du monde au micro d'Europe 1. Pour lui, "tout peut arriver" encore, aussi bien devant lui avec les difficultés de navigation qui l'attendent dans l'Atlantique nord ou derrière lui avec la concurrence parfois menaçante d'Alex Thomson (Hugo Boss).

"Rester concentré au jour le jour". Alors que le skipper breton entame la remontée de l'Atlantique après avoir passé le Cap Horn vendredi dernier, nul besoin de crier victoire : "tout peut arriver", estime Le Cléac'h. Ayant participé aux éditions de 2008 et 2012, il "connaît très bien le Vendée Globe". "Je sais que la fin du parcours est compliquée, on va finir de remonter l'Atlantique sud, passer l'équateur, ensuite, on va dans l'Atlantique nord et arriver dans l'hiver avec des conditions qui peuvent être très difficiles", détaille le Breton. "Tout peut arriver donc j'essaye de rester concentré justement au jour le jour, d'avancer petit à petit et de contrôler mon adversaire le plus proche", ajoute-t-il. 

"Un petit peu de fatigue"… S'il ne veut pas se reposer sur ses lauriers de leader, c'est que Armel Le Cléac'h concède ressentir "un petit peu de fatigue après quand même plus de 50 jours de mer". "On a encore un peu de chemin à parcourir jusqu'aux Sables d'Olonne, donc, le marathon n'est pas fini", prévient le gagnant de la Solitaire du Figaro de 2010. D'autant plus que l'Atlantique nord peut présenter des conditions de navigation "difficiles". Il lui reste encore 4.916 mn à couvrir, soit environ 9.100 km.

… mais "le moral va bien". Mais le skipper de Banque populaire peut cependant se féliciter de "classements un peu meilleurs que ces derniers jours". Depuis une semaine, Alex Thomson, 2e au classement, avait rattrapé son adversaire français au point de le talonner de quelques dizaines de kilomètres. Mais samedi matin, au pointage de 5h, Armel Le Cléac'h pouvait respirer avec 147 mn d'avance sur le Gallois, contre 28 mn 24 heures avant. "Tout va bien, le moral va bien", se félicite "le chacal", tout en reconnaissant que la concurrence avec le skipper d'Hugo Boss s'apparente "à un jeu d’échecs permanents".

Du foie gras pour le passage en 2017. Une autre explication de son meilleur moral est aussi peut-être à trouver du côté de la Saint-Sylvestre. La soirée de samedi soir sera l'occasion pour l'aventurier des mers de sortir du train-train quotidien : pour le réveillon, "il y aura un peu de foie gras, ça va changer un peu des plats lyophilisés, ça égaiera un peu le repas". Mais pour le navigateur de 39 ans va aussi pouvoir contacter sa famille : "Je vais essayer d'appeler ma femme et mes enfants pour prendre des nouvelles. C'est une chance d'avoir le téléphone satellite et de pouvoir, quand ça fonctionne, communiquer pendant ces moments de fête".