L'AMA maintient la suspension de l'agence russe antidopage, à trois mois des JO de Pyeongchang

Rusada avait été suspendue par l'AMA en novembre 2015, un an après les JO de Sotchi.
Rusada avait été suspendue par l'AMA en novembre 2015, un an après les JO de Sotchi. © REUTERS
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avec AFP , modifié à
Cette décision intervient alors que le Comité international olympique (CIO) doit décider si la Russie sera la bienvenue aux jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang.

L'Agence mondiale antidopage (AMA) a maintenu jeudi la suspension de l'agence russe antidopage Rusada, à moins de trois mois des jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang où la participation des athlètes Russes est toujours en question.

Suspendue en novembre 2015. La décision, qui n'a pas fait l'objet d'un vote formel, a été approuvée à Séoul lors d'un conseil de fondation de l'AMA, qui a suivi l'orientation de son comité exécutif. Rusada avait été suspendue par l'AMA en novembre 2015, au début du scandale qui a débouché sur la révélation d'un système de dopage impliquant de nombreux rouages de l'Etat russe, du ministère des Sports aux services secrets FSB, sur la période 2011-2015.

 L'AMA attend toujours une reconnaissance claire par Moscou des conclusions accablantes du rapport qu'elle avait commandé au juriste canadien Richard McLaren, notamment sur la dimension institutionnelle du système de dopage.

"Nous réfutons totalement un système de dopage soutenu par l'Etat." Cette "reconnaissance sans conditions du rapport McLaren" est impossible, a répété jeudi le président du Comité olympique russe Alexandre Joukov, venu à Séoul avec le ministre des Sports, Pavel Kolobkov, défendre la position de son pays.

"Nous acceptons le fait que notre système national antidopage a échoué. Cet échec a été le résultat d'activités organisées par un groupe d'individus pour leur profit", a affirmé Alexandre Joukov, évoquant des "entraîneurs" et d'anciens responsables de Rusada et du laboratoire de Moscou. "Mais nous réfutons totalement un système de dopage soutenu par l'Etat", a-t-il ajouté, en ligne avec la position des autorités russes, devant le conseil de fondation de l'AMA qui rassemble le mouvement olympique et les gouvernements.

Le CIO doit se prononcer. La justice russe a émis en septembre un mandat d'arrêt contre l'ancien patron du labo de Moscou, Grigori Rodtchenkov, réfugié aux Etats-Unis et dont les révélations ont contribué au scandale. La décision de l'AMA intervient alors que le Comité international olympique (CIO), qui attend les résultats de deux commissions, doit décider lors d'une commission exécutive, prévue du 5 au 7 décembre, si la Russie sera la bienvenue aux jeux Olympiques d'hiver de Pyeongchang.

Le système de dopage identifié par le rapport McLaren, en partie grâce aux révélations de Rodtchenkov, a été mis en place lors des jeux d'hiver précédents à Sotchi, en Russie en 2014. Le rapport McLaren décrit comment des échantillons d'urine réputés inviolables avaient quand même été ouverts et trafiqués grâce à une méthode sophistiquée mise au point par le FSB.