La Ligue des champions prend des allures de cercle huppé

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Image d'illustration. © AFP
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L'Espagne, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie auront chacun quatre places garanties en groupes, soit 16 sur 32, pour la période 2018-21.

Attention, chamboulement. Au lendemain du tirage au sort des phases de groupe de la Ligue des champions, l’UEFA a présenté vendredi sa nouvelle formule pour la compétition. Avec un accès plus restreint, favorisant les "gros". Les quatre premiers championnats européens au classement UEFA – actuellement l’Espagne, l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie - se verront désormais garantir quatre places dans la reine des compétitions pour la période 2018-2021, soit la présence de 16 des 32 équipes qualifiées.

L’Italie peut sauter de joie. Pour les clubs de Liga, de Premier League et de Bundesliga, cela évite donc au quatrième de passer par les barrages. En ce qui concerne la Serie A en revanche, ce format bouleverse la donne, et dans le bon sens : jusqu'à présent, seul le champion de la saison passée et son dauphin étaient directement qualifiés, tandis que le troisième devait, lui, passer par l'épreuve des barrages. Un stade auquel l’AS Roma a d’ailleurs échoué cette saison.

Un club de plus en plus sélect. Certes, l'UEFA a réussi à repousser le projet de certains grands clubs qui voulaient carrément seulement seize équipes en groupes, dans deux mini-championnats de huit équipes, avec une finale qui aurait opposé le vainqueur de ces deux poules. Certes, l'UEFA a donc évité une SuperLigue fermée comme les clubs les plus riches le voulaient. Mais l'accès à la compétition reine devient plus escarpé pour les petites nations, alors que Michel Platini, ex-président suspendu, avait essayé d'ouvrir la compétition majeure aux sans-grade.

Et pour la France, qu’est-ce que ça change ? Pour les clubs français, c'est un peu le statu quo. Compte tenu du classement actuel, où la France est cinquième au coefficient UEFA, loin, très loin derrière l’Italie, les pensionnaires de Ligue 1 seront toujours concernés par la formule 2+1 : le champion de la saison écoulée et son dauphin seront directement qualifiés et le troisième devra passer par un barrage, comme c’est le cas cette saison - bien que Monaco ait dû passer par deux tours de barrages en raison de la sixième place de la France l’an passé. Idem pour le sixième, actuellement la Russie, qui se dispute cette place avec le Portugal. Ceci dit, la nouvelle formule aura tout de même un avantage. Entre 2018 et 2021, le barragiste sera assuré de ne pas avoir à croiser la route d’un club allemand, espagnol, anglais ou italien.

Peut-on compter sur le PSG pour faire grimper la France d’ici 2018/21 ? Évidemment, si le PSG va loin, l'indice de la France va augmenter. Cependant, le calcul –complexe- du coefficient UEFA repose sur la performance de l’ensemble des clubs engagés. Mieux vaut donc que le PSG, Lyon, Monaco, et même Nice et Saint-Etienne en Ligue Europa se qualifient pour les huitièmes de finale, quitte à échouer à ce stade, que seul le PSG passe les poules et gagne la Ligue des champions. En somme, pour obtenir un bon indice annuel, il est évidemment préférable de disposer d'une locomotive qui marque beaucoup de points, mais le plus important reste le total de tous les clubs. Or, si la Ligue des champions promet d’être plus avantageuse pour les quatre premiers championnats, ceux qui suivent auront logiquement moins de place, et donc, moins de possibilité de progresser au classement. Subtiliser à l’Italie sa quatrième place semblait déjà improbable, cela devient désormais quasiment impossible.

Une compétition en perpétuelle évolution. Depuis ses débuts en 1955/56, ce n’est pas la première fois que la Ligue des champions se transforme en profondeur. Le changement fondamental a eu lieu en 1992/93 avec l'instauration de la phase de groupes avant les matches à élimination. La dernière évolution date d'août 2015, avec des nouvelles têtes de série, non plus basées comme avant sur les performances passées, mais privilégiant les champions. Cette toute dernière formule a été adoptée alors même que l'UEFA élira le 14 septembre le successeur de Michel Platini. "Les trois candidats (le Slovène Aleksander Ceferin, le Néerlandais Michael van Praag et l'Espagnol Angel Maria Villar) étaient tous d'accord pour qu'une décision rapide soit prise", a assuré Théodore Théodoridis.