Kevin Mayer : "La meilleure sensation de ma vie"

© Daniel LEAL-OLIVAS / AFP
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A.H. , modifié à
Kevin Mayer s'est confié lundi à Europe 1 après sa médaille d'or samedi sur le décathlon, aux Mondiaux d'athlétisme de Londres. Il fait notamment part de son soulagement après son saut réussi de justesse à la perche. 
INTERVIEW

Son statut de favori lui avait mis "énormément de pression". Pourtant, Kevin Mayer a tenu bon. Samedi à Londres, le Français de 25 ans a décroché le titre de champion du monde de décathlon.

"Je laisse passer la foudre". Sur Europe 1 il y a quelques jours, l'athlète confiait être "déprimé" avant chaque épreuve. "Je dirais que c'est une période de conditionnement pour me sublimer dans les épreuves. Plus je ressens ça, plus je sais que ça va remonter dans les derniers moments. On va dire que je laisse passer la foudre", a précisé le champion français lundi. C'est aussi cette force de caractère qui a permis à Kevin Mayer de dépasser ses doutes lors du concours de saut à la perche, épreuve où il excelle habituellement.

"Le saut de ma vie". En effet, après un départ canon et des épreuves brillamment exécutées, le décathlonien a failli tout perdre. Mayer avait fixé une première barre à 5,10 mètres. Raisonnable, quand son record personnel, établi à Rio, était de 5,40 m. Mais il n'a finalement réussi à la passer qu'à son troisième essai, de justesse. "Je parle de ce saut comme du saut de ma vie. Si je ne passais pas, je n'étais rien. Si je passais, j'étais champion du monde. Clairement, tout s'est joué sur ce saut. Je me le repasse encore dans ma tête et je me demande comment il est passé…", glisse-t-il. "Quand j'ai vu que la barre restait, c'était le plus gros soulagement de ma vie, la plus grande joie de ma vie ! La meilleure sensation de ma vie."

"J'espère que les gens vont aimer" le décathlon. Kevin Mayer figure donc parmi les cinq médaillés français, et les trois en or. De quoi lui offrir une belle notoriété, et mettre en lumière ce sport méconnu. "J'espère que les gens vont aimer ce sport et le découvrir petit à petit", confie-t-il. "J'ai énormément d'ambition d'événementiels pour faire découvrir mon sport. Mais pour l'instant, je suis concentré sur mes entraînements. C'est un sport qui demande énormément d'heures d'entraînement, je ne peux pas faire beaucoup de choses à côté", convient le jeune Français.

Une équipe de France soudée. Si le bilan des médailles pour l'équipe de France est plus que satisfaisant, on retiendra également la belle solidarité qui s'est exercée entre les athlètes. À l'image de Renaud Lavillenie qui, en plein concours de saut à la perche, a encouragé Pierre-Ambroise Bosse sur le 800 mètres. "Ce qui fait la beauté de cette équipe de France, c'est la simplicité des gens qui sont dedans. On fait du sport, on ne va pas changer la face du monde, on s'amuse et on essaie d'amuser les gens. Personne ne se prend la tête. Il y a une très bonne ambiance", se réjouit Kevin Mayer. La Fédération a permis aux athlètes français, toutes disciplines confondues, de se retrouver lors de stages de préparation. Là, des liens forts se sont créés, à en croire Kevin Mayer. "Quand je voyais gagner Pierre-Ambroise Bosse, je voyais gagner un ami et j'avais les larmes aux yeux."