JO 2024 : après la visite de Thomas Bach, Paris a-t-il marqué des points ?

© LIONEL BONAVENTURE / AFP
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avec Corinne Boulloud , modifié à
Thomas Bach, le président du CIO, est resté près de 24 heures pour faire le point sur la candidature parisienne aux JO 2024. 

Paris s’est fait belle pour accueillir Thomas Bach. Le président du CIO, en visite dans la capitale de samedi à dimanche, a été choyé par les promoteurs de la candidature parisienne, Tony Estanguet et Bernard Lapasset, co-présidents de Paris 2024, la maire Anne Hidalgo ainsi que François Hollande en personne. Le but : faire les yeux doux au patron du CIO. Alors, pari réussi ? 

  • Le message de la visite : les athlètes et la sécurité au cœur des préoccupations

Après Budapest et Los Angeles, Paris était la dernière ville candidate aux Jeux 2024 à ne pas avoir reçu la visite du président du CIO. "Le but était d’établir un climat de confiance, montrer à Thomas Bach les différents sites, les interlocuteurs impliqués. Lui montrer que c’est solide", a résumé Tony Estanguet, co-président de Paris 2024. L’accent a donc été mis sur deux préoccupations majeures des membres du CIO : l’implication du monde sportif et la sécurité.

Sur le premier point, Paris 2024 a décidé de ne pas répéter les mêmes erreurs que lors de la défaite face à Londres, en 2012. Beaucoup d’observateurs avaient pointé du doigt une candidature trop politique, au contraire de celle de la ville londonienne, portée à la victoire par Sebastian Coe, double champion olympique. Le président du CIO a donc été reçu, pour son plus grand plaisir, à l’Insep, la pépinière du sport français, par plus de 200 athlètes dont de nombreux médaillés de Rio.

Mais le point sensible pour Paris 2024, c’est la sécurité. Pour rassurer le président du CIO, François Hollande s’est chargé lui-même de défendre le dossier parisien. "C'est notre priorité majeure, la condition préalable que nous devons assurer aux athlètes du monde entier", a expliqué le président de la République, avant de mettre en avant la réussite de l’Euro 2016, qui n'a pas connu de problème de sécurité majeur l’été dernier.

  • L’influence sur le vote : loin d’être décisive, mais…

Verdict ? Thomas Bach n’a cessé de le répéter tout le week-end : il a été "impressionné" par la candidature parisienne. "C’est important d’avoir une impression personnelle de toutes les candidatures. La France est unie derrière Paris 2024, les athlètes sont enthousiastes. J’ai félicité le comité de candidature pour avoir établi une candidature aussi forte", a-t-il assuré.

Pourtant, Paris le sait : Thomas Bach n’avait pas dit autre chose lors de ses voyages à Budapest et à Los Angeles. La visite du président du CIO n’a de toute manière pas une incidence directe sur le choix du CIO, le 13 septembre 2017 à Lima. L’Allemand, qui ne vote pas, se garde bien de laisser transparaître toute préférence en public. Mais son influence se jouera en coulisses, notamment auprès des électeurs indécis.

Or, Paris a payé pour le savoir, l’élection n’est jamais gagnée d’avance. En 2012, Londres avait retourné la situation dans les derniers jours, grâce à un intense travail de lobbying. Car si la candidature parisienne a assurément séduit Thomas Bach, ses promoteurs doivent désormais faire de même avec les 98 votants du CIO. Un travail de l’ombre, loin des caméras et des micros, indispensable pour espérer gagner.