JO 2018 - Une journée en bleu : un relais en or, de l'argent aux saveurs différentes

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Le relais mixte de biathlon a décroché une historique cinquième médaille d'or, mardi, alors que Papadakis-Cizeron et Martinod ont obtenu l'argent.

On ne sait pas encore avec quel total de médailles l'équipe de France va achever ces Jeux olympiques, mais on sait d'ores et déjà qu'ils seront historiques. La délégation tricolore a en effet décroché une cinquième médaille d'or dans ces Jeux de Pyeongchang, un total de titres qu'elle n'avait jamais atteint par le passé. Et ce titre, c'est évidemment Martin Fourcade qui l'a apporté, parachevé devrait-on dire, puisque le Catalan a bouclé le relais mixte de biathlon en vainqueur. La journée a également été marquée par deux autres médailles, en argent : le couple Gabrielle Papadakis-Guillaume Cizeron en danse sur glace et Marie Martinod en ski halfpipe.

L'or bleu. Le biathlon français va bien, très bien, et son leader, on ne peut mieux. Porté par un Martin Fourcade de gala dans le final, le relais mixte tricolore, également composé de Marie Dorin Habert, Anaïs Bescond, Simon Desthieux, a décroché mardi la médaille d'or, devant la Norvège et l'Italie. C'est la quatrième médaille pour le biathlon lors de ces Jeux, la troisième estampillée Martin Fourcade, devenu mardi l'athlète français le plus médaillé des Jeux d'été et d'hiver confondus avec cinq titres.

Le moment où les Bleus et Fourcade sont revenus dans la course :

"C'est quelque chose de gagner une médaille en individuel, c'est un accomplissement personnel énorme. Mais gagner ça en équipe, ce sont des émotions différentes. C'est toute une équipe qui est récompensée", a confié Martin Fourcade au micro de France Télévisions. "Ça permet de partager ça avec le staff en entier." Et dire qu'il reste encore les relais féminin et masculin, jeudi et vendredi…

Les grands Bleus. Ils se sont regardé, pris dans les bras l'un de l'autre, et Gabriella Papadakis a laissé échapper quelques larmes. Des larmes de soulagement, au lendemain d'un programme court marqué par un désormais fameux souci vestimentaire. Des larmes de regrets, peut-être aussi. Avec son partenaire Guillaume Cizeron, la patineuse auvergnate a signé mardi lors du programme libre de danse sur glace des Jeux olympiques une performance majuscule, pleine de grâce et de maîtrise. Quelques secondes plus tard, ils obtenaient la note de 123,35 points, meilleur score jamais établi sur un libre. Mais, comme attendu, cela n'a pas suffi à rattraper le retard concédé lundi sur le programme court face au couple canadien Tessa Virtue et Scott Moir, 2èmes du libre mais vainqueur au final pour 0,79 point (206,07 contre 205,28).

"On est tous les deux très contents de la façon dont on a su rebondir après ce qui s'est passé hier (lundi) pour offrir une superbe performance. On n'a jamais patiné comme ça avant, le faire pour nos premiers JO, c'est vraiment quelque chose dont on est fiers", a insisté Gabriella Papadakis. Âgée de 22 et 23 ans seulement, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron entendent être là encore dans quatre ans, à Pékin, en 2022. "On va continuer à construire sur les expériences qu'on vit", a souligné Guillaume Cizeron. "La jeunesse n'est pas la raison pour laquelle on a perdu. Mais c'est vrai qu'on est encore au début de notre carrière. Notre chemin a croisé Tessa (Virtue) et Scott (Moir) qui en sont à leurs troisièmes JO, eux s'en vont et nous on commence. On est très fiers d'avoir été des concurrents à la hauteur. C'était malgré tout un beau combat."

Ce "combat", certains sont plus déçus que d'autres de l'avoir perdu. C'est le cas notamment du président de la Fédération française des sports de glace (FFSG). "Les Canadiens se sont bien vendus, ils ont un style grand public, ils sont très bien habillés aussi", a estimé Didier Gailhaguet. "L'avenir appartient à Gabriella et Guillaume mais il faut que nous fassions un bilan tous ensemble et il va falloir changer de style pour s'ouvrir davantage au monde." Un constat pour le moins sévère, qui a étonné le couple tricolore, auteur mardi d'un record du monde sur le programme libre. Le deuxième couple français engagé, Marie-Jade Lauriault et Romain Le Gac, a pris la 17ème place.

L'étoile bleue. Comme Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, elle aussi a décroché une médaille d'argent mardi. Mais celle-ci n'a pas la même saveur. Déjà deuxième à Sotchi de l'épreuve de ski halfpipe, qui faisait alors son apparition aux Jeux, Marie Martinod a remis ça, mardi, terminant 2ème derrière la Canadienne Cassie Sharpe. Mais, cette fois, avec sa petite fille Mélirose, 8 ans, à ses côtés.

Marie Martinod a réalisé sa meilleure performance sur son deuxième run :

"Avant la compète, elle m'avait dit : 'Maman, tu vas toutes les défoncer !'", rigolait la skieuse de La Plagne. La Française, aujourd'hui âgée de 33 ans, a eu une double vie d'athlète de haut niveau. Très performante très jeune, avec un globe de cristal de la discipline en 2004, elle avait ensuite tout envoyé balader à 22 ans pour ouvrir une boîte de nuit. Et elle n'a repris le ski que six ans plus tard, avec les Jeux de Sotchi dans le viseur, après avoir croisé par hasard son ancien entraîneur Grégory Guénet… au supermarché.

Après ce dernier tour dans le pipe mardi, Marie Martinod va désormais passer à autre chose. "J'ai plein d'autres choses qui m'attendent. Comme vous avez vu, j'ai une bonne étoile, une put*** de bonne étoile. Du coup je vais aller faire d'autres trucs, en gardant les pieds dans le sport et dans le ski." Et avec deux médailles d'argent olympiques autour du cou.

Les maux bleus. Également qualifiée pour cette finale de halfpipe, Anaïs Caradeux a elle été contrainte de déclarer forfait, après une grosse chute lors des qualifications lundi. "La skieuse présente un hématome péri-orbitaire qui empêche la vision de son oeil droit", a expliqué l'équipe de France dans un communiqué. Un coup très dur pour la jeune tricolore, qui s'était déjà blessée aux JO 2014.

"J'étais à Sotchi pour une médaille, mais je m'y suis blessée. Et après j'ai enchaîné quatre ans de galères et de blessures. J'ai perdu tous mes sponsors et j'ai eu beaucoup moins de moyens d'entraînement", concédait-elle avant le début des Jeux. La malheureuse Anaïs Caradeux aura 31 ans à Pékin, aux JO 2022. La réussite de Marie Martinod pourrait l'inspirer…

Ils ont mis le bleu de chauffe. Toujours en ski halfpipe, les deux Français engagés dans les qualifications de l'épreuve masculine ont décroché leur place pour la finale, qui aura lieu jeudi. Kevin Rolland, qui avait été médaillé de bronze à Sotchi, a terminé 6ème, alors que Thomas Krief a fini 10ème. Les trois meilleurs scores ont été réalisés par des Américains.

Des bleus sur le corps.Thibaut Fauconnet, qui avait chuté lors de la finale du 1.500 m, est retourné au sol, mardi, dès les séries de la plus spectaculaire des épreuves de short-track, le 500 m. Le spécialiste tricolore a chuté alors qu'il était en 4ème et dernière position de sa course. Pas de réussite non plus pour l'autre Français engagé Sébastien Lepape, 3ème de sa série et éliminé.

Trop bleus. Déjà en retrait sur le petit tremplin, l'équipe de France de combiné nordique n'a pas brillé non plus sur l'épreuve du grand tremplin,  mardi. Pour sa dernière épreuve aux Jeux olympiques, Jason Lamy-Chappuis, porte-drapeau de la délégation tricolore à Sotchi en 2014 et champion olympique à Vancouver, en 2010, sur le petit tremplin, a terminé à la 30ème place.

Maxime Laheurte finit 14ème, François Braud 17ème et Antoine Gérard 32ème. Pas forcément rassurant avant l'épreuve par équipes, jeudi, dont les Allemands, auteurs d'un triplé jeudi, seront les immenses favoris.