Parker, le rêve plus fort que le verre

© MAXPPP
  • Copié
, modifié à
JO - Le meneur de jeu des San Antonio Spurs va disputer ses premiers Jeux olympiques, à Londres.

Du verre n'allait pas briser son rêve. Samedi prochain, Tony Parker sera bien dans le cinq de départ de l'équipe de France pour ses débuts dans le tournoi olympique, à Londres, face aux Etats-Unis, champions olympiques et du monde en titre. Pourtant, le 24 juin dernier, "TP", victime collatérale d'une bagarre dans un bar de New York, mettait en doute sa participation à la fête olympique.

"Les médecins ont trouvé un bout de verre qui avait pénétré à 99% l’œil gauche. Je peux le dire aujourd’hui, j’ai failli perdre mon œil", confesse-t-il. Mais, dans cette épreuve, Parker n'a jamais perdu de vue son objectif principal : participer aux JO pour la première fois lui qui a déjà été sacré champion NBA à trois reprises (2003, 2005 et 2007). Le 6 juillet, la bonne nouvelle tombe : les Spurs lui donnent le feu vert.

"Pour les Jeux, il m'aura fallu du temps"

Parker en 2011

© REUTERS

"Mon rêve a toujours été de jouer en NBA et de gagner un titre, les JO sont venus après. Les années passant, c'est devenu un objectif d'amener l'équipe de France au moins une fois aux JO." Après avoir manqué Athènes et Pékin, Parker and co ont décroché leur billet pour Londres grâce à leur place de finaliste à l'Euro, l'an dernier (photo). Pour toute une génération (Parker mais aussi Diaw, Turiaf ou Diawara), championne d'Europe juniors en 2000, cette participation aux JO sonne comme un aboutissement. "En NBA, j'ai tout gagné très jeune. Pour les Jeux, en revanche, il m'aura fallu du temps. Ça rend les choses plus fortes", explique Parker dans L'Equipe Mag. Le meneur tricolore revient également sur son expérience des JO de Barcelone, quand il avait 10 ans. "Quand j'ai vu la Dream Team, avec Jordan, Magic, Barkley, c'est vrai que cela m'a donné envie, comme eux, d'aller faire les JO."

Participer aux JO, c'est bien, mais bien y figurer, ce serait encore mieux. "On va essayer d'aller chercher la médaille, mais si on se qualifie pour les quarts, ça sera déjà bien." La France, qui pouvait prétendre au statut de troisième force derrière les Etats-Unis et l'Espagne, a logiquement revu ses ambitions à la baisse en raison d'une préparation perturbée.

Les lunettes, "c'est compliqué mais il faut s'habituer"

Parker

© REUTERS

Parker a manqué les trois quarts de cette préparation en attendant le "go" des Spurs. Dans l'attente d'un contrat en NBA, Batum a dû patienter jusqu'aux deux derniers matches avant de jouer. Et Joakim Noah, lui, a purement et simplement déclaré forfait en raison de sa blessure à une cheville contractée avec les Bulls. Sans son pivot titulaire et sans deux de ses trois "scoreurs" (avec Nando De Colo), le sélectionneur Vincent Collet a fait tourner son effectif. "Les joueurs du banc ont plus participé lors de la préparation, c'est un mal pour un bien", concède Parker. "Si tu veux aller loin dans une compétition, il faut que ton banc soit performant. C'est ce qui s'est passé l'année dernière quand on est allé jusqu'en finale (de l'Euro 2011) et j'espère que c'est ce qui va se passer cette année."

Si les Bleus n'iront pas très loin sans un banc performant, ils ne peuvent pas espérer non plus décrocher une médaille sans un grand Parker. Après avoir vaincu le verre, "TP" sera-t-il capable maintenant d'aller au-delà du plastique de ses lunettes ? "C'est compliqué mais il faut s'habituer. Je n'ai joué qu'une semaine avec et ça va prendre du temps. C'est par exemple difficile pour jauger les distances. Je vais essayer de m'adapter le plus vite possible parce que je devrai jouer avec pendant toute la durée des JO pour des questions d'assurance." Les Bleus sont redevenus outsiders. Mais n'était-ce pas là également leur statut en 2000 quand ils avaient décroché une étonnante médaille d'argent à Sydney, face aux Etats-Unis, en finale ?