IAAF : dopage et corruption faisaient "partie intégrante" du système

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Dick Pound, président de l'Agence mondiale antidopage (AMA) © FABRICE COFFRINI / AFP
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Rémi Duchemin avec AFP , modifié à
L’Agence mondiale antidopage accuse la fédération internationale d’athlétisme d’avoir mis en place des politiques de corruption et de dissimulation du dopage.

Comme prévu, la seconde partie du rapport de l’Agence mondiale antidopage (AMA) sur les pratiques de la la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), dévoilée mardi à Munich, frappe fort. "La corruption était partie intégrante" de l'IAAF, dont les dirigeants "ne pouvaient ignorer l'ampleur du dopage", estime ainsi la commission d'enquête de l’AMA dans ce rapport explosif. La corruption "ne peut être attribuée seulement à quelques brebis galeuses agissant de façon isolée". Le rapport de l'AMA, présidée par Dick Pound, estime que l'IAAF n'as pas été "assez ferme avec un certain nombre de pays, dont la Russie".

"Népotisme au sein de l'IAAF". Le rapport pointe également le rôle joué par l'ex-président de l'IAAF Lamine Diack, mis en examen par la justice française, et ses deux fils, Papa Massata et Khalil. "Le Conseil de l'IAAF ne pouvait pas ne pas être au courant du niveau de népotisme au sein de l'IAAF", est-il écrit. "Lorsque le président de l'IAAF, son conseiller personnel (Habib Cissé, lui aussi mis en examen, ndlr) , deux de ses fils en position de responsabilité (Papa Massata et Khalil Diack, tous deux employés par le passé par l'IAAF, ndlr), le directeur du département médical et antidopage (Gabriel Dollé, lui aussi mis en examen) et le secrétaire général adjoint sont tous impliqués dans des agissements douteux ou criminels, c'est la réputation de l'IAAF toute entière qui est mise en doute et cette réputation doit être restaurée", souligne encore le rapport.

Coe conforté. Pour autant, Sebastian Coe, désormais à la tête de m'IAAF après en avoir été longtemps le vice-président, a été conforté par l'AMA. "L'IAAF dispose d'une occasion formidable. Il faut qu'elle s'en saisisse sous la houlette de quelqu'un de ferme (car) l'IAAF doit retrouver sa réputation. Je n'imagine personne qui pourrait le faire mieux que Lord Coe", a déclaré Dick Pound au sujet du champion olympique du 1.500 m en 1984, anobli en 2002. "Si Coe avait été au courant de la corruption, il serait intervenu", a encore estimé le Canadien.

Pas de révélations sur le Kenya. Au final, peu ou pas de révélations fracassantes à l’issue d’une conférence de presse très attendue. Le Kenya, notammeetn, semblait dans la ligne de mire de l’AMA. "Nous savons qu'il y a un problème", a affirmé l'ancien patron de l'AMA, "mais nous n'avons pas enquêté sur le Kenya, cela ne faisait pas partie de notre mandat", a-t-il précisé tout en soulignant la nécessité de creuser le sujet dans le futur. "Il pourrait y avoir une autre commission d'enquête indépendante pour jeter un oeil au Kenya, une fois que la fumée se sera dissipée", mais nous n'avons pas été autorisés à aller plus loin sur ce dossier, a expliqué le Canadien, reconnaissant n'avoir trouvé "rien de très suspect" pour l'instant.