Handball : pourquoi il ne faut pas trop s'inquiéter pour les Bleus

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La déception des Français après leur élimination contre la Norvège. © ATTILA KISBENEDEK / AFP
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Julien Ricotta avec AFP , modifié à
PAS DE PANIQUE - Les Experts, éliminés au tour principal de l'Euro, ont perdu leur couronne continentale. Mais tout n'est pas à remettre en question. 

Il va falloir s'y faire : même l'équipe de France de handball n'est pas invincible. Les "Experts", champions olympiques et du monde en titre, ont perdu leur couronne continentale après leur élimination au tour principal de l'Euro, contre la Norvège (24-29), mercredi soir. Cette sortie de route inattendue à quelques mois des Jeux Olympiques de Rio, face à une nation sans grandes références au niveau international, pose forcément question. Mais la génération dorée du hand français n'a pas dit son dernier mot. Voici les raisons de ne pas (trop) s'inquiéter pour les hommes de Claude Onesta.

On ne peut pas toujours gagner. En raflant tout sur leur passage, les "Experts" ont banalisé l'extraordinaire. Mais le public et les médias français l'ont peut-être oublié : tout gagner est tout, sauf normal. "C'est peut-être bien aussi (d'être éliminé), cela va peut-être un peu déshabituer les gens à l'exploit", a expliqué avec philosophie la star Nikola Karabatic. "Donc ils pensaient que le handball c'était facile. Quand on gagnera la prochaine fois, cela étonnera plus les gens et on sera peut-être plus considérés".

Une compétition pas (totalement) ratée. Malgré cette élimination, tout n'est pas à jeter dans cet Euro. Les Bleus ont certes subi une énorme désillusion et deux défaites marquantes, contre la Pologne au premier tour (25-31), et contre la Norvège (24-29). "Il faudra analyser ce match (contre la Norvège, ndlr) et celui de la Pologne parce qu'ils se ressemblent beaucoup. Il n'y pas de raison que l'on ne paie pas la note lorsqu'on se met dans ces situations-là", observe le sélectionneur Claude Onesta.

Mais les Bleus ont aussi impressionné durant la compétition, en atomisant la Biélorussie (34-23) et en ridiculisant la Croatie (33-24), qualifiée elle pour les demi-finales. "Les matches que l'on a réussis resteront des références. Ce n'est pas un dérapage, les choses ont été bien gérées, bien contrôlées. Il a surtout manqué un peu de flamme et d'efficacité", a commenté Claude Onesta.

De trop nombreux absents. La sortie de route française s'explique aussi par les nombreux absents. Sept joueurs de la base arrière de l'équipe de France, victimes de blessures, ont ainsi dû déclarer forfait avant la compétition. William Accambray, décisif aux JO en 2012, l'expérimenté Jérôme Fernandez et Xavier Barachet ont manqué aux "Experts".

L'équipe-type avait fière allure, mais Luka Karabatic, le frère de Nikola, et Cédric Sorhaindo ont étalé d'étonnantes faiblesses contre la Norvège. Enfin, Nikola Karabatic, le meilleur joueur du monde, a été handicapé par une blessure à la main gauche contre les "Vikings", l'empêchant de jouer à 100%. Gageons qu'à Rio, ce sera une toute autre histoire.

Perdre avant les JO, c'est bon signe. Car le vrai objectif pour cette équipe de France, c'est de conserver son titre olympique, l'été prochain au Brésil. "Il faut vraiment tirer les enseignements de cette petite claque. On peut se raconter plein d'histoires, sauf que devant nous il y a les Jeux de Rio (Ce tunnel vers les Jeux puis le Mondial 2017 (en France) nous oblige à un peu de remise en question. Ce serait bien qu'on le fasse", a averti Philippe Bana, le directeur technique national du handball français.

Mais perdre avant les JO n'est pas forcément un mauvais signe. En 2012, les Bleus avaient déjà subi pareille déconvenue à l'Euro, terminé à la 11e place. Six mois plus tard, alors qu'on les croyait finis, les "Experts" remportaient un deuxième titre olympique de rang, à Londres. Les handballeurs français signeraient de suite pour un résultat identique.