Giteau, "Kid Dynamite" pour faire "sauter" l'Angleterre

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Les Wallabies font appel à la vieille garde, en la personne de Matt Giteau, pour le choc face à l'Angleterre ce samedi, à Twickenham (21 heures), qui, en cas de défaite du XV de la Rose, peut éliminer le pays hôte de la Coupe du monde dès la phase de poules. Du jamais vu dans toute l'histoire de la compétition.

En novembre 2014, Matt Giteau était bien à Twickenham pour le test match Angleterre-Australie, mais pas sur le terrain : il écoulait quelques bières en serrant des mains dans la loge réservée aux invités institutionnels. Et si on lui avait dit que 10 mois plus tard, il serait de retour dans le groupe australien pour vivre la même affiche en Coupe du Monde, il aurait certainement éclaté de rire.

Qu’il paraît loin, le temps où Giteau était surnommé « Kid Dynamite » et qu’il était considéré comme l’avenir de la charnière des Wallabies. Le demi de 32 ans, qui évolue désormais en Europe au RC Toulonnais, n’avait plus mis les pieds en équipe d’Australie depuis trois ans. En vertu du règlement interdisant aux joueurs évoluant à l’étranger de porter le maillot des Wallabies, le Toulonnais devait se rendre à l’évidence : finis les test matches, si ce n’est comme spectateur depuis la loge VIP avec son grand ami Drew Mitchell.

"Effectivement, au moment où je sirotais ces bières, je n’aurais jamais imaginé la possibilité de revenir. Ça faisait trois ans que je n’étais plus dans le coup et ça me semblait normal de regarder la partie comme un simple fan. Avec un peu de chance, les choses seront différentes ce week-end", lançait-il en début de semaine, sans savoir encore que le sélectionneur Michael Cheika coucherait son nom sans hésiter sur la feuille de match pour composer le quinze de départ des Wallabies.  

Deuxième chance

Avec Mitchell et Kane Douglas, Giteau a bénéficié de la décision de la fédération australienne visant à assouplir les règles d’éligibilité. Aujourd’hui, il savoure chaque seconde de cette deuxième chance sous le maillot vert et or et il s'apprête à affronter l’Angleterre pour la onzième fois de sa carrière, samedi dans le choc au sommet de la Poule A (21 heures).

" J’ai l’impression d’avoir 20 ans à nouveau, comme pour ma première sélection. Je suis heureux d’être de retour et je n’ai aucune intention de me reposer sur mes lauriers comme ça a pu être le cas à l’époque. "

"Ce sont des petites choses toutes bêtes, comme enfiler l’uniforme. J’ai l’impression d’avoir 20 ans à nouveau, comme pour ma première sélection. Je suis heureux d’être de retour et je n’ai aucune intention de me reposer sur mes lauriers comme ça a pu être le cas à l’époque." "De nouveaux partenaires, un nouvel environnement, tout est neuf cette année. Et ça fait du bien", ajoute Giteau, titulaire au poste de premier centre. Nanti de 98 sélections, l’arrière a débuté sa carrière internationale il y a 13 ans... à Twickenham. 

"L’année suivante, à la Coupe du Monde 2003, tout est allé très vite. J’avais joué quelques matches faciles et j’étais sur le banc pour les grosses affiches. Je jouais dix minutes par-ci, dix minutes par-là, et tout d’un coup on s’est retrouvés en finale. On a perdu et j’étais dépité, mais je me suis dit que j’aurais de nouveau ma chance en 2007. Malheureusement, les choses ne sont jamais simples. Il faut aborder chaque match comme si c’était une finale."

Et effectivement, en 2007, Giteau subit une nouvelle désillusion. Il concède en souriant que l’Australie a probablement pris une leçon de tactique de la part d’un certain buteur anglais "dont il n’arrive plus à se souvenir du nom." Un buteur nommé Jonny Wilkinson, qui avait déjà brisé le cœur de Giteau lors de la finale 2003, mais qui l’a aidé ensuite à décrocher trois couronnes européennes de rang sous le maillot de Toulon. Personne mieux que Wilkinson ne sait combien Giteau peut être dangereux. Interrogé à propos de son ancien comparse, Giteau a lâché, rigolard : "Il ne répond à aucun de mes coups de fil cette semaine. J’ai essayé pourtant…"

Europe 1 avec Sports.fr