François Gabart : "Armel Le Cléac'h est l'un des plus grands, si ce n'est plus grand marin de la course au large"

© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
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A.D , modifié à
Le dernier vainqueur du Vendée Globe salue la performance du navigateur breton qui devrait remporter la course jeudi après-midi en battant son record.
INTERVIEW

Après 74 jours en mer, Armel Le Cléac'h sur son monocoque Banque Populaire devrait franchir la ligne d'arrivée du Vendée Globe jeudi en fin d'après-midi et être acclamé par la foule aux Sables-d'Olonne, en battant au passage le record de François Gabart, dernier vainqueur de la course en 78 jours. Ce dernier était l'invité d'Europe 1 jeudi midi. Le navigateur, qui avait fini juste devant Armel Le Cléac'h en 2013, a partagé ses souvenirs.

"On ne peut pas avoir de relâchement". A une cinquantaine de kilomètres de l'arrivée il y a quatre ans, François Gabart pensait à son bateau. "J'avais la météo, les vagues, le vent. J'étais encore complètement dans ma course. On est concentré. Le Vendée Globe est une course par élimination. Une élimination qui peut arriver dès le premier jour jusqu'au dernier. Il faut être vigilant. On peut avoir une avarie, faire une erreur. On ne peut pas avoir de relâchement, on ne peut pas penser à autre chose tant que la ligne d'arrivée n'est pas franchie."

"Un moment magique de communion avec le public". Une fois cette ligne franchie, tout bascule. "Il y a quelque chose d'assez extrême entre la vie qu'on peut avoir sur le bateau tout seul et on se retrouve en quelques secondes avec des milliers de personnes. C'est une transition extraordinaire, qui est belle. Il y a un moment assez magique de communion avec le public sablais. Ça va faire du bien à Armel qui a dû passer une nuit un peu frisquette." Sur son confrère navigateur, François Gabart loue sa persévérance : "C'est un pilier de la course au large, un gros bosseur. Il était obstiné par cette victoire. Il avait dit qu'il voulait gagner. Il nétait pas là pour être 2e. C'est l'un des plus grands, si ce n'est plus grand marin de la course au large aujourd'hui."

"Je suis content qu'il puisse enfin l'emporter". Le navigateur ne lui en veut "pas du tout" de battre son record. "Au-delà d'un record, c'est un temps de référence. C'est une course, l'idée, c'est de la gagner. Malheureusement pour lui, il avait terminé derrière moi il y a quatre ans. Je me sens un peu responsable de cette 2e place. Là je suis content qu'il puisse enfin l'emporter. Ils sont allés vite et nous ont offert un joli spectacle."