France-Espagne : les Bleus renvoyés à leurs études

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La déception de Mbappé, tout proche d'ouvrir le score en début de match. © FRANCK FIFE / AFP
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Battue et largement dominée par la Roja (2-0), la jeune garde de l’équipe de France a mesuré le chemin qui la sépare des meilleurs. 

Si le futur de l’équipe de France s’annonce radieux, son présent s’est heurté à la dure réalité du football de très haut niveau. Les Bleus, rajeunis au coup d’envoi avec les titularisations de Tolisso, Rabiot et Mbappé, ont été largement dominés par l’Espagne (2-0), mardi soir en match amical au Stade de France. Alors oui, la vidéo ne les a pas aidés, refusant un but de Griezmann et accordant le 2-0 à la Roja. Mais l’équipe de France a surtout pris une leçon de jeu, de maîtrise et de technique.

Une leçon collective. Les illusions ont duré dix minutes : le temps pour les Bleus de se créer deux énormes occasions, avant de subir la loi espagnole. Grâce à ses milieux de terrain tous aussi techniques que créatifs, la Roja a, comme on s’y attendait, mis le pied sur le ballon. Surtout, l’Espagne a totalement étouffé l’équipe de France, ne laissant que des miettes jusqu’à la pause. "On a été malmenés en première mi-temps. On a eu beaucoup de pertes de balle", a déploré Didier Deschamps, interrogé après la rencontre.

La domination espagnole, intense, n’était alors pas sans rappeler la demi-finale de l’Euro 2016 face à l’Allemagne. Dominés dans tous les compartiments du jeu, les Bleus s’en étaient alors remis à un doublé de Griezmann pour réaliser un hold-up. Mais la France ne pourra pas toujours faire des miracles. Surtout quand la vidéo se met à refuser, à raison, une tête victorieuse de la star de l’Atlético, avant de valider, là aussi fort justement, le deuxième but espagnol.

Le milieu de terrain, symbole des difficultés françaises. Pour que le film des événements se modifie en faveur de l’équipe de France, il aurait fallu une toute autre prestation de ses acteurs du milieu de terrain. "Quand on récupérait, on perdait vite la balle, on manquait un peu de justesse", a lucidement remarqué Didier Deschamps. Sans Paul Pogba et Blaise Matuidi, les deux habituels titulaires, l’entrejeu tricolore, largement remanié mardi soir, a en effet considérablement souffert.

N’Golo Kanté, trop esseulé, n’a pas été à la hauteur de ses prestations avec Chelsea. Il faut dire que ses jeunes coéquipiers ne lui ont pas été d'un grand secours. Corentin Tolisso n’a ainsi pas montré grand-chose pour sa première titularisation, alors qu’Adrien Rabiot, averti en première période, a lui été remplacé à la mi-temps. Et comme un symbole, le remplaçant du Parisien, Tiémoué Bakayoko, a perdu la balle sur le penalty de l’ouverture du score. "Face à une équipe comme ça, la moindre erreur peut avoir des conséquences immédiates", a rappelé le sélectionneur.

Mbappé, la satisfaction. Si l’apprentissage du niveau international a été délicat pour la plupart des jeunes Bleus, Kylian Mbappé n’a lui pas été impressionné pour sa première titularisation. L’attaquant de 18 ans aurait même pu ouvrir le score dès le début de la rencontre sans un bel arrêt du pied de David De Gea (5e). Il a également été à l’origine de la deuxième grosse occasion française, un coup-franc repris de la tête par Laurent Koscielny (10e).

La suite a été plus difficile pour Mbappé, sevré de ballons par une Roja dominatrice. Mais, par ses prises de balles, sa fraîcheur et son explosivité, le Monégasque a pris date. "Pour une première titularisation, c'est satisfaisant. Mais si dans cinq-six sélections, je fais encore ces performances, je serai le premier déçu", a-t-il sobrement commenté après la rencontre. La preuve que cette jeunesse française, aussi talentueuse soit-elle, sait ce qu’il lui reste à faire.